LREM : Macron fait "élire" Castaner à la tête de son mouvement
Sans surprise, le secrétaire d'État chargé des relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement d'Édouard Philippe, Christophe Castaner, désigné par le président des deux Républiques (Française et En Marche) Emmanuel Macron pour être le délégué général de son mouvement pendant qu’il officie à l’Élysée, a été "élu" hier, à la soviétique, par le Conseil du mouvement réuni à Lyon, à main levée, à la quasi-unanimité moins deux mains, soit environ 99,8 %. Le bureau exécutif a été "élu" et la charte des valeurs "adoptée" selon les mêmes modalités et conditions.
Fils d’un militaire et d’une femme au foyer, Christophe Castaner, 51 ans, est un véritable cancre pour n’avoir obtenu son bac qu’à 20 ans, en candidat libre et à la session de rattrapage. Dans la foulée, il obtient néanmoins un DESS de juriste d’affaires (université d’Aix-Marseille) et une première expérience à la direction juridique de BNP avant d’être recruté à la direction de collectivités locales à Avignon et à Paris.
Politiquement, il est proche de Michel Rocard pendant ses études, directeur de cabinet du maire du 10e arrondissement de Paris Tony Dreyfus (1995), conseiller technique de la ministre de la culture Catherine Trautmann (1997) avant d’être son chef de cabinet (1998) et celui de Michel Sapin alors à la fonction publique et à la réforme de l’État (2000-2002). Maire PS de Forcalquier (2001-2017), vice-président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (2004-2012) et député de la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence (2012-2017), M. Castaner a connu Emmanuel Macron à l’occasion de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite loi Macron, dont il a été le rapporteur.
Un des premiers soutiens du président de la République, aux côtés de Richard Ferrand et Gérard Collomb, il a été son porte-parole pendant la campagne présidentielle et cumule depuis le 17 mai 2017 les fonctions de porte-parole avec celles de secrétaire d’État chargé des relations avec le parlement. Fonctions qu’il aimerait bien conserver mais la question ne semble pas encore totalement tranchée par le chef de l’État.
Dans ses nouvelles fonctions de « délégué général », il sera assisté par un bureau exécutif comprenant toute la garde rapprochée du président : Laëtitia Avia, Richard Ferrand, François Patriat, Pierre Person, Guillaume Kasbarian, Thomas Mesnier, Claude Posternak, Cédric O, Alain Fontanel, Ary Chalus, Guy Lavocat, Anne-Laurence Petel, Sophie Errante, Marie Guevenoux, Caroline Abadie, Béatrice Agamennone, Marie-Hélène Regnier, Cécile Gallien, Jennifer Courtois-Perisse, Ilana Cicurel, et c’est ce qui lui fait dire qu’il pourrait fort bien les cumuler avec ses fonctions gouvernementales.
À l’instar de la majorité des Français qui lui fait crédit et attend de voir où ce quinquennat va les mener avant de critiquer et de jeter le bébé avec l’eau du bain, une bonne partie de la base du mouvement lui fait également toujours crédit et attend de voir si les fondations du mouvement posées, un peu de démocratie va finir par prendre le pas sur le dirigisme à tout-va d’en haut.