Partis politiques : Des députés réclament une enquête parlementaire sur des financements russes

François Cormier-Bouligeon. Photo DR.
François Cormier-Bouligeon. Photo DR.

Huit députés, menés par le député François Cormier-Bouligeon (Renaissance, Cher), ont écrit vendredi à la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet pour réclamer la création d’une commission d’enquête parlementaire à la suite de révélations sur le financement par la Fédération de Russie de partis politiques étrangers et notamment français.

Le courrier en question fait référence aux informations déclassifiées de l’administration américaine faisant état, le 13 septembre dernier, de « plusieurs centaines de millions d’euros versés depuis 2014 par la Russie à des partis politiques de plusieurs pays dans le but d’accroître son influence et de peser sur les scrutins » et de la réaction, une semaine plus tard, de Jean-Maurice Ripert selon lesquelles, quand il était ambassadeur de France en Russie (2013-2017), « personne n’ignorait qu’un certain nombre d’hommes et de femmes politiques français d’un certain bord venaient et ne repartaient pas les mains vides ».

Le rapprochement entre ces deux informations, écrit le député du Cher Cormier-Bouligeon dans le courrier que LexTimes a pu consulter, « ne peut que jeter le plus grand trouble auprès de ceux qui, comme nous, sont attachés à notre démocratie […] d’autant que les prises de position en faveur de la Russie de plusieurs dirigeants politiques français de premier plan, issus de divers partis politiques, réitérés depuis plusieurs années, ne peuvent que nous interroger ».

Sans le désigner nommément, c’est bien du Front national devenu Rassemblement national dont il est plus particulièrement question puisqu’il est précisé qu’à cela s’ajoute « des prêts contractés pour financer des campagnes électorales et dont les sommes sont toujours dues bien des années plus tard ».

À Strasbourg, Stéphane Séjourné, président du groupe Renew Europe et secrétaire général de Renaissance, réclame également, lui aussi, une « enquête indépendante sur l’ingérence russe dans les partis européens » et « n’ayant rien à dissimuler aux Français », le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella dit être « favorable », dans un communiqué publié le même jour, à ces demandes d’enquête nationale et européenne qu’il appuie mais qu'il souhaiterait voir étendues aux liens avec le Qatar, la Chine, les géants et généreux donateurs américains et autres bénévoles et influenceurs professionnels.