Philippe : Un gouvernement paritaire et une femme au front

De g. à d. François Bayrou, Gérard Collomb, Nicolas Hulot et Sylvie Goulard. Photomontage.
De g. à d. François Bayrou, Gérard Collomb, Nicolas Hulot et Sylvie Goulard. Photomontage.

La composition du premier gouvernement d’Édouard Philippe a annoncé mercredi est paritaire comme l’avait promis le président de la République Emmanuel Macron : 11 hommes et autant de femmes, 11 politiques et autant de personnalités provenant de la société civile avec parmi les professionnels de la politique : deux LR (Bruno Le Maire et Gérald Darmanin), deux radicaux de gauche (Jacques Mézard et Annick Girardin), deux MoDem (François Bayrou et Marielle de Sarnez), un PS (Jean-Yves Le Drian), un écologiste (Nicolas Hulot) et trois récemment convertis En Marche ! dont deux ex-PS (Gérard Collomb et Richard Ferrand) et une ex-MoDem (Sylvie Goulard).

Un subtil dosage a priori avec les nouveaux venus en politique nommés, semble-t-il, là où leurs compétences et expériences pourront être le mieux mises à profit. A ainsi été affectée au ministère des sports l’escrimeuse Laura Flessel, 45 ans, au ministère de la culture la présidente du directoire de la petite maison d’édition indépendante Actes Sud, 65 ans, au ministère de la santé la présidente de la Haute autorité de la santé et médecin Agnès Buzyn, 54 ans, au ministère de l’Éducation le directeur général du groupe Essec Jean-Michel Blanquer, 52 ans, au ministère des transports la patronne de la RATP Elisabeth Borne, 56 ans, au ministère du travail la directrice générale de Business France Muriel Pénicaud, 62 ans, au ministère de l’enseignement supérieur la présidente de l’université de Nice-Sophia-Antipolis Frédérique Vidal, 53 ans,  et au secrétariat d’État chargé des handicapés la présidente d’une fédération d'associations de parents d'enfants handicapés Sophie Cluzel, 56 ans.

Les intitulés des ministères restent assez traditionnels, à l’exception du ministère des finances qui devient le ministère de l’Action et le ministère de la défense qui, comme en temps de guerre, devient le ministère des Armées. Et à propos du ministère des armées, c’est Sylvie Goulard — que l’on pressentait plutôt pour les affaires européennes — qui en prend la tête et ira au front sans que l’on comprenne bien quels motifs ou raisons ont pu déterminer la tête de l’exécutif à faire un tel choix. Titulaire d’une licence en droit (université d’Aix-Marseille, 1984) et diplômée de l’IEP de Paris (1986) et de l’ÉNA (1989), Sylvie Goulard, 52 ans, est eurodéputée depuis 2009 et est auteure de plusieurs ouvrages sur la construction et le fonctionnement de l’Union européenne (L’Europe pour les nuls, First, 2007 ; Il faut cultiver notre jardin européen, Seuil, juin 2008 ; De la démocratie en Europe, Flammarion, 2012 ; Europe : amour ou chambre à part, Flammarion, 2013 ; Goodbye Europe, Flammarion, 2016) sans aucun lien apparent avec la défense ou les armées. On l’attend donc à l’œuvre.

Le dosage est subtil car à y regarder de plus près, on relève quand même qu’il n’y a aucune femme ministre d’État parmi les trois ministres d’État (Gérard Collomb à l’intérieur, Nicolas Hulot à l’écologie et François Bayrou à la justice) et que la première femme ne pointe qu’à la cinquième place. Satisfaction, en revanche, du côté des secrétaires d’État qui, pour être transversaux (Marlène Schiappa à l’égalité femmes/hommes, Sophie Cluzel aux personnes handicapées et Mounir Mahjoubi au numérique) et concernant tous les ministères, ne sont rattachés à aucun ministère mais directement au premier ministre.

Les dix-huit ministres et quatre secrétaires d'État nommés sont : Gérard Collomb (ministre d'État, ministre de l'intérieur), Nicolas Hulot (ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire), François Bayrou (ministre d'État, ministre de la justice), Sylvie Goulard (ministre des armées), Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des affaires étrangères) Richard Ferrand (ministre de la cohésion des territoires), Agnès Buzyn (ministre des solidarités et de la santé), Françoise Nyssen (ministre de la culture), Bruno Le Maire (ministre de l'économie), Muriel Pénicaud (ministre du travail), Jean-Michel Blanquer (ministre de l'éducation nationale), Jacques Mézard (ministre de l'agriculture et de l'alimentation), Gérald Darmanin (ministre de l'action et des comptes publics), Frédérique Vidal (ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation), Annick Girardin (ministre des outre-mer), Laura Flessel (ministre des sports), Elisabeth Borne (ministre chargée des transports auprès de Nicolas Hulot), Marielle de Sarnez (ministre chargée des affaires européennes auprès de Jean-Yves Le Drian), Christophe Castaner (secrétaire d'État auprès du premier ministre chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement), Marlène Schiappa (secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes), Sophie Cluzel (secrétaire d'État chargée des personnes handicapées) et Mounir Mahjoubi (secrétaire d'État chargé du Numérique).