Politique : Emmanuel Macron se met en marche pour la présidentielle 2017

Anticipant l’effondrement du parti socialiste et le renoncement de François Hollande à un second mandat, l’ancien banquier d’affaires devenu ministre de l’économie et des finances en août 2014, Emmanuel Macron, a décidé de se mettre en marche pour l’Élysée et de lancer son propre mouvement pour ratisser un peu à gauche, un peu à droite et beaucoup au centre.
Quatre jours à peine après la création de son mouvement En Marche qui partage avec lui ses initiales EM, le ministre a revendiqué dimanche, au 20 heures de France 2, l’adhésion de 13 000 membres en quatre jours. Il y a un nouvel adhérent toutes les trente secondes, a-t-il précisé. La mayonnaise a vraisemblablement pris d’autant plus vite que l’adhésion est gratuite et qu’elle est ouverte aux adolescents à partir de 15 ans.
« Ce n'est pas une aventure personnelle, c'est une action collective », veut faire croire sans rire Emmanuel Macron qui entend ainsi rallier déçus de la gauche et pourfendeurs des extrêmes. La vie politique trop souvent, dit-il, « c'est en quelque sorte l'obsession de la vie humaine, et la vie des gens devient un décor. Ce qui m'intéresse, c'est que la vie des gens ça devienne le cœur de l'action et de la réflexion politique ».
Tout un programme qui a priori avait été minutieusement préparé de longue date avec la bénédiction, semble-t-il, du président de la République. Publié le 26 mars, l’agrément
Transformer rapidement le système économique, social et éducatif de manière profonde, innovante, concertée et transparente avec nos partenaires européens est donc le credo des signataires de cette charte qui s’engagent à limiter à deux le nombre de mandats consécutifs de même nature, à respecter les lois de la République, à ne commettre ni discrimination ni abus de pouvoir et à signaler tout conflit d’intérêt, sous peine d’exclusion.
« On ne peut pas demeurer dans un gouvernement et animer un nouveau mouvement politique qui ne fait pas partie de la majorité, assène l'ancien garde des sceaux (1981-1986) et président du Conseil constitutionnel (1986-1995) Robert Badinter, c'est une contradiction. Vous ne pouvez pas à la fois être un membre important du gouvernement, soutenir celui-ci, être solidaire de ces actions et, en même temps ouvrir des voies autres, susciter des mouvements qui ne participent pas à l'action gouvernementale. Bref, un pied ici et un pied là, c'est très inconfortable ».
Un grand écart paradoxal mais pas si inconfortable que cela tant que son mentor élyséen ne lui ferme pas sa porte et, à l'évidence, lui permet de prendre ses distances avec les mauvais résultats du gouvernement de son frère-ennemi Manuel Valls et qui le rapproche davantage du centre et de la droite républicaine modérée libérale.