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Politique : Un sénateur prône un législatif indépendant de l’exécutif

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Affiche de Benjamin Griveaux avec la seule photo d'Emmanuel Macron. Affiche de Benjamin Griveaux avec la seule photo d'Emmanuel Macron.

Une proposition de loi à l’initiative du sénateur LR des Côtes-d’Armor (Bretagne) Michel Vaspart visant à interdire « la mention du nom et de la photo de personnes autres que les candidats et suppléants sur les documents de propagande électorale » lors des élections nationales et locales a été enregistré à la présidence du Sénat mercredi 26 juillet.

De nombreux candidats aux élections nationales et locales utilisent l’image et le nom du leader de leur formation politique sur les documents de propagande, constate le sénateur breton pour qui cette « utilisation » serait devenue, selon l'exposé des motifs de sa proposition de loi, « problématique à plusieurs titres » et considère que pour les élections législatives et sénatoriales, « l’apposition » de l’image du président de la République sur les affiches et tracts électoraux « interroge sur l’indépendance du pouvoir législatif face au détenteur du pouvoir exécutif ». Dépendance qui, selon M. Vaspart, se poserait également lorsque des élections locales font référence aux débats nationaux.

Il est vrai qu’à l’occasion des élections législatives de juin dernier dans la foulée de l’élection présidentielle remportée brillamment par Emmanuel Macron avec ses promesses de transparence de la vie publique et de faire travailler ensemble progressistes et constructifs des deux bords, moult éditorialistes de droite et de gauche ont dénoncé l’utilisation massive du nom et de l’image du jeune président fraîchement élu, allant pour certains jusqu’à écrire que « n’importe quel abruti inculte arborant le nom et le logo d’En Marche ! et la photo du président pouvait facilement se faire élire ». Et d’ailleurs sur certaines affiches, on pouvait voir « la République en Marche ! » en gros caractères accompagnant le portrait du président alors que celui du candidat et/ou du suppléant n’y figuraient pas.

Mais pour Michel Vaspart, il ne s’agit d’interdire que la mention « du nom et de la photo de personnes autres que les candidats et suppléants » sans aller jusqu’à interdire la mention « du parti ou mouvement politique soutenant le candidat » (sic !) car, admet-il, cela contreviendrait aux dispositions de l’article 4 de la Constitution selon lequel « les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er dans les conditions déterminées par la loi. La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation ».

Une intention louable aux contours flous et (mal)heureusement inapplicable.

 

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