Présidentielle 2017 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés pour le second tour

Emmanuel Macron au soir du premier tour, Parc des Expositions, porte de Versailles, 23 avr. 2017. Photo En Marche !
Emmanuel Macron au soir du premier tour, Parc des Expositions, porte de Versailles, 23 avr. 2017. Photo En Marche !

Le scenario catastrophe tant redouté par les « républicains pro-européens » — un second tour Marine Le Pen–Jean-Luc Mélenchon — ayant été fort heureusement évité, la menace d'un Frexit s’éloigne. Et la France, l’Europe et le monde respirent à plein nez, à pleins poumons, de joie, de bonheur. Et les marchés applaudissent à tout rompre : +4,1 % pour la bourse de Paris à l’ouverture ce lundi matin et elle entraîne dans son sillage Madrid et Milan (+3 %), Francfort (+2,06 %) et Londres (+1,37 %) et probablement New-York également cette après-midi avec les futures résolument dans le vert en fin de matinée. Wouah ! Les républicains (à ne pas confondre avec le parti du même nom) ont gagné !

Non, il n’y a pas une majorité d’extrémistes en France, pouvait-on se réjouir hier soir dès 20 heures, les deux extrêmes (FN-LFI) sont minoritaires et ne totalisent ensemble « que » 41 % contre 50,1 % pour le front républicain (EM-LR-PS), le plus grand des petits (DLF, 4,7 %) étant indécis et réservant pour plus tard sa consigne de vote. Oui, on peut faire le grand écart et vouloir dépasser les clivages gauche droite sans se détériorer irrémédiablement l’anus, mettre la France sur ses deux jambes par son axe central et faire peut-être de la politique autrement pour plus de justice (notamment le chômage pour tous et une retraite universelle) et une meilleure Europe à 12 ou 15 au lieu de 27/28.

Mais il faut bien reconnaître que si Emmanuel Macron a eu du nez de créer son mouvement le 6 avril 2016 et de démissionner quatre mois plus tard de son poste de ministre de l’économie pour se consacrer à sa marche triomphale vers l’Élysée, il n’en demeure pas moins qu’il a dû bénéficier de plusieurs fées qui se sont amoureusement penchées sur son berceau en 1977 et, surtout, de plusieurs planètes extrêmement favorables qui, 40 ans plus tard, en 2017, se sont remises exactement dans le même axe pour le porter très haut.

Merci aux deux François, à François LR pour les affaires pas très catholiques dans lesquelles il s’est englué, à François PS pour avoir dit à deux journalistes du Monde ce qu’il n’aurait jamais dû dire à personne. Merci aussi, pourra-t-on lire dans quelques décennies dans ses Mémoires d’un jeune énarque devenu Président, à Nicolas, Alain, Manuel, Benoît et à tous les autres qui ont, directement ou indirectement, contribué à ce que la France ait un second de Gaulle et remette la Constitution de 1958 au goût du jour.

Astres extrêmement favorables qui vont donc permettre l’arrivée d’un jeune politicien inexpérimenté dans le fauteuil du monarque de la Ve République car il l’a dit et il le fera sans doute, il présidera — de toute sa hauteur — et c’est le gouvernement qui gouvernera, à chacun son rôle dans la plus pure tradition gaullienne. Et si le rêve se poursuivait pendant cinq ans avec l’implosion des deux partis traditionnels de gouvernement et une majorité présidentielle au mois de juin pour la jeune pousse qui lui permettrait ainsi de mettre en œuvre ce qu’il a promis ? C’est tout le malheur qu’on lui souhaite. Bonne chance Emmanuel !