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Présidentielle 2017 : François Fillon plie mais ne rompt pas

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Meeting François Fillon, Porte de la Villette, 29 janv. 2017. Photo Jon Helland/LexTimes. Meeting François Fillon, Porte de la Villette, 29 janv. 2017. Photo Jon Helland/LexTimes.

Attaqué depuis quelques jours sur des émoluments perçus par son épouse Pénélope pour des postes présumés fictifs d’assistante parlementaire et de conseillère littéraire, le candidat LR à la présidentielle François Fillon a maintenu dimanche son meeting à la Porte de la Villette où près de 15 000 personnes auraient fait le déplacement au lieu des 10 000 initialement prévus.

À partir de 14 heures 30, la salle a été chauffée pendant deux heures par un professionnel aux cris quasi hystériques de « Fillon Fillon », « on va gagner » et « Fillon président » avant que ne se succèdent à la tribune des inconnus et des seconds couteaux : Virginie Calmels, François Baroin et Valérie Pécresse qui ont, tous, pour l’essentiel, concentré leurs critiques sur « l’absence de programme du jeune et inexpérimenté concurrent Emmanuel Macron » et sur « la nécessité de faire front ensemble jusqu’à la dernière minute », jusqu’à l’éventuelle mise en examen, pouvait-on comprendre de manière subliminale.

Et en invité surprise, le président du micro-parti centriste UDI (Union des démocrates et indépendants) Jean-Christophe Lagarde a fait état de « négociations en cours » avec à la clé un éventuel possible accord qui pourrait être scellé dans les tout prochains jours, a-t-on appris.

Chauffée à blanc, debout, devant une assistance déchaînée et réclamant « Fillon Fillon Fillon… », c’est à 16 heures 30, juste au moment où les moins valeureux commençaient à perdre patience et à quitter la salle, que François a lâché la main de Pénélope pour monter à la tribune, prendre le micro et déclamer : « Ils croyaient nous avoir torpillés et vous êtes là […] merci à Alain Juppé […] mes pensées vont à Nicolas Sarkozy […] ».

En 1981, inconnu, je collais des affiches, je sonnais aux portes et on ne me donnait du café pour me réchauffer, a tenu à rappeler M. Fillon pour dédouaner son épouse, Pénélope, qui, dès ce moment, assure-t-il, était « à ses côtés » avec « discrétion » et « dévouement ». Le couple n’a qu’un seul compte en banque, au Crédit agricole, précise-t-il, et par ce scandale construit de toute pièce, on a voulu le casser mais il dit avoir « le cuir solide » et demande qu’on ne s’en prenne pas à sa femme qu’il aime et qu’il remercie d’être là, qu’il « remercie d’être là avec nous ».

À un public convaincu et gagné d’avance, François Fillon égrène ensuite, l’une après l’autre, ses principales mesures et ses principales critiques du gouvernement et de ses adversaires ponctuées de « oh » ou de « ah » selon le cas. Il justifie des mesures spécifiques nécessaires contre « l’islamisme radical » par le fait qu’il n’y a aucun problème avec les trois autres religions et qu’il incombe à « la religion musulmane d’accepter, sans conditions, tout ce que les autres religions ont accepté ».

Le candidat Fillon termine sa prestation en gratifiant son adversaire, d’adversaire aux quatre visages et quatre visages tous de gauche, trois sans conteste de gauche (Mélenchon, Hamon et Macron) et également le programme de Marine Le Pen qui n’est, dit-il, « avec la sortie de l’Europe et de l’euro, la retraite à 60 ans,... » que la copie conforme de celui du PC des années 60 et du Front de gauche.

 

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