Présidentielle 2017 : Le patrimoine des onze candidats

Après la publication par le Conseil constitutionnel des parrainages de tous les candidats à l’élection présidentielle, c’est au tour de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de publier, pour la première fois, la déclaration de patrimoine de tous les candidats à l’élection présidentielle des 23 avril et 7 mai 2017.
La déclaration de patrimoine est une photographie de tout ce que possède le candidat, c’est-à-dire les biens « propres, de la communauté et indivis » détenus à la date du premier jour du troisième mois précédant le premier tour de scrutin de l’élection de l’élection présidentielle, soit le 1er janvier 2017. Il ne s’agit, précise la Haute autorité, ni d’une déclaration de revenus ni d’une déclaration ISF, la totalité des biens propres du candidat ainsi que les biens détenus en commun et les biens indivis mais les biens propres du conjoint, du concubin ou du partenaire de PACS n’ont pas à être déclarés.
Ces déclarations n’ont fait l’objet d’aucun contrôle, indique la Haute autorité, conformément à une décision du Conseil constitutionnel
Nicolas Dupont-Aignan, 56 ans, marié sous le régime de la communauté, possède un appartement en commun à Paris de 105 m², acquis en février 1999 pour 419 997 €, est valorisé 1,3 M€ ; une maison en commun dans l’Essonne (91) de 80 m², acquise en janvier 2004 pour 131 500 € (outre 22 560,34 € de travaux fin 2015), est valorisée 255 000 € ; la nue-propriété d’un appartement à Paris de 38 m², reçu en donation en octobre 1995 pour 47 716 €, est valorisée 162 000 € ; la nue-propriété d’un appartement à Paris de 25 m², reçu en donation en juin 2001 pour 60 979 €, est valorisée 198 000 € ; la nue-propriété de deux appartements (27 m² et 25 m²) et d’une boutique (56 m² « en mauvais état ») à Paris, reçus en donation en octobre 2007 pour 303 000 €, sont valorisés 414 000 €, soit un patrimoine immobilier estimé à 2 329 000 €.
Il a un compte courant au Crédit mutuel créditeur de 108,87 € et un livret bleu garni de 458,22 €, un compte joint à la BNP débiteur de 2 350,76 €, un compte joint au CIC « en voie d’extinction pour le remboursement d’une emprunt » créditeur de 664,86 €, un compte au nom de son épouse à la BNP débiteur de 1 087,38 €, soit une trésorerie négative pour le couple de 2 206,19 €, outre une autorisation de découvert pour sa campagne au Crédit coopératif pour un montant de 253 506,36 €.
Il a craqué pour une sculpture de Denis Monfleur, acquise le 26 novembre 2015, moyennant un emprunt de 12 000 € octroyé par La Banque Postale et un apport personnel de 13 000 €, valorisée à sa valeur d’acquisition de 25 000 €.
Au passif, un prêt personnel de 50 000 € pour « financement étude enfant » consenti en août 2013 par le CIC sur lequel il reste à régler 23 315 € ; un prêt personnel de 100 000 € sans motif particulier consenti en août 2014 par la BNP sur lequel il reste à régler 71 092,49 € ; un prêt consommation de 12 000 € pour financer la sculpture Monfleur consenti en novembre 2015 par La Banque Postale sur lequel il reste à régler 9 189,89 € et le prêt de 30 000 € pour les travaux de 22 560,34 € de la maison de l’Essonne consenti en novembre 2015 par le Crédit mutuel sur lequel il reste à régler 24 990,71 €.
Marine Le Pen, 49 ans, en concubinage mais se disant « divorcée », possède 20,5 % de la propriété des Hauts-de-Seine (92) de 382 m², acquise en 2012, valorisés 194 861 € ; 28,5 % de la propriété du Morbihan (56) de 120 m², reçus en donation et 1998 et 2005, valorisés 67 852 € ; 12,5 % d’une SCI, qui détient une maison de 633 m² dans les Hauts-de-Seine (92), valorisés 312 500 € et 50 % d’une autre SCI, qui détient une maison de 120 m² dans les Pyrénées-Orientales (66), valorisés 36 619 €, soit un patrimoine immobilier estimé à 611 562 €.
Un compte courant chez HSBC créditeur de 5 201,41 €, 50 % du compte joint avec son concubin à la Société générale BFM créditeur de 1 036,52 €, un compte de campagne à la Société générale créditeur de 3 623 134 € dont 3 610 000 € prêtés par COTELEC pour la présidentielle.
Au passif, deux prêts de la COTELEC pour la présidentielle 2016, l’un de 4 M€ consenti en décembre 2016 sur lequel il reste dû 3,61 M€ et l’autre de 2 M€ sur lequel il reste dû 1,805 M€, et un prêt à la consommation de 15 000 € consenti par la Société générale sur lequel il reste à régler 3 514,26 €.
Emmanuel Macron, 39 ans, marié sous le régime de la communauté, possède quelques parts du Crédit mutuel pour un montant de 730 € et 0,5 % d’un fonds de placement dans les PME (instrument normalement utilisé pour défiscaliser la somme due au titre de l'impôt sur le revenu ou sur la fortune) pour une valorisation de 61 516 €. Un compte-titres et un PEA chez Rothschild avec 4 608,95 € et 1 874,45 € respectivement, idem au Crédit mutuel pour Mme avec 1 874,45 € et 54 611,45 € respectivement. Une assurance vie au Crédit mutuel présentant une valeur de rachat de 91 954,82 €.
Une batterie de comptes (Livret bleu, LDD, CEL et PEL) au nom de M. et autant pour Mme au Crédit mutuel pour un montant total de 120 767,74 €, et un compte joint débiteur de 4 590,92 €. Une créance du solde de l’avance contractuelle nette des Éditions XO sur les droits d’auteur pour la publication de Révolution, d’un montant de 274 141,42 € reçue le 4 janvier 2017.
Un prêt de 350 000 € consenti en novembre 2011 par le Crédit mutuel, pour le financement de travaux d’un bien propre de son épouse, sur lequel il reste dû 246 837,44 € et une dette de 53 652,97 € à l’égard du Trésor public suite à sa « radiation volontaire des cadres de la fonction publique ».
Benoît Hamon, 50 ans, pacsé, possède 46,14 % d’un appartement indivis dans les Hauts-de-Seine (92) de 108 m², acquis en juillet 2016 pour 700 000 € ; un appartement dans le Finistère (29) de 62 m², acquis en 2006 pour 112 000 €, est valorisé 121 000 €, soit un patrimoine immobilier de 821 000 €.
Cinq comptes (2 courants, compte d’épargne, CEL et LDD) au LCL pour un montant total de 15 301,07 € et trois comptes à la Société générale présentant un solde débiteur cumulé de 99 €.
Une Opel Corsa acquise en 2006 pour 10 000 € est valorisée 2 000 €. Des cotisations volontaires versées sur le fonds de retraite des députés européens pour un montant de 61 607 €.
Un prêt de 580 348 € consenti en juillet 2016 par la Société générale pour l’appartement acquis l’an dernier en banlieue parisienne, sur lequel il reste dû 569 143 € et un prêt complémentaire de 100 000 € consenti à la même date par LCL sur lequel il reste dû 29 240 €.
Nathalie Arthaud, 47 ans, en concubinage mais se disant « célibataire », professeur d’économie, possède un appartement « acheté à deux, 50 % - 50 % » dans une ville non précisée de 48 m², acquis en octobre 2009 pour 201 000 €, est valorisé 248 700 € selon une « estimation ‘Meilleurs Agents’ ».
Quatre comptes (courant, compte joint, livret A, CEL) à La Banque Postale pour un montant total de 8 470,94 €. Une Citroën C3 acquise en 2006 pour 14 500 €.
Un crédit logement de 140 517 € (à deux) consenti en octobre 2009 par La Banque Postale sur lequel il reste à régler (à deux) 7 002,48 €.
Philippe Poutou, 50 ans, en concubinage, possède quatre comptes (compte courant, LDD, livret fidélité et CEL) au Crédit mutuel pour un montant total de 22 665,10 €.
Une Peugeot 3008 acquise en 2012 pour 20 000 € et valorisée « environ 9 000 € ».
Jacques Cheminade, 75 ans, marié sous le régime de la communauté, possède un appartement commun à Paris de 61,52 m², acquis en janvier 1978 pour l’équivalent de 42 304,60 € et 18 000 € de travaux en 2015, est valorisé 420 700 €. Il signale deux dépôts-vente, l’un chez VeraCarte pour 18 090 € et l’autre AuCoffre pour 36 000 €.
Un PEA et un compte-titres à la Société générale avec 15 400 € et 3 900 € respectivement. Un compte courant à la Société générale créditeur de 900 €. Et des collections d’objets préhistoriques et précolombiens estimées « par lui » à 18 000 €.
Au passif, un prêt EXPRESSO pour la présidentielle consenti en septembre 2016 par la Société générale d’un montant de 29 437 € sur 84 mois et un autre prêt de 1 486 €.
Jean Lassalle, 61 ans, marié sous le régime de la communauté, possède un appartement dans les Pyrénées-Atlantiques (64) de 73 m², acquis en 1985 pour 36 587 €, est valorisé 110 000 € ; une maison individuelle commune de 226 m², acquise en 1989 pour 7 318 € et 236 682 € de travaux, est valorisée 320 000 € ; une autre maison individuelle commune de 300 m², acquise en 2002 pour 88 420 € et 63 813 € de travaux, est valorisée 160 000 € ; des terres agricoles communes, acquises en 2006 pour 24 500 € et 90 000 € de travaux, sont valorisées 115 000 €, soit un patrimoine immobilier de 705 000 €.
Quelques parts du Crédit agricole estimées 78 €. Huit comptes (courant, livret A et d’épargne) joints ou non au Crédit agricole, Caisse d’épargne et Banque populaire pour un montant total cumulé négatif de 1 218,40 €. Deux véhicules, une Fiat Doblo cargo acquise en 2011 pour 19 000 € et valorisée 5 000 € et une Citroën C6 acquise en 2013 pour 45 000 € et valorisée 25 000 €.
Au passif, deux emprunts pour « consolider sa trésorerie », l’un de 150 000 € en août 2016 au Crédit agricole sur lequel il reste dû 145 500 € et l’autre de 12 196 € auprès de l’Assemblée nationale sur lequel il reste dû 3 069 €.
Jean-Luc Mélenchon, 66 ans, divorcé, possède un appartement à Paris de 110 m², acquis en avril 2014 pour 800 000 € et 37 000 € de travaux, est valorisé 837 000 € ; un appartement dans le Loiret (45) de 150 m², acquis en juin 1996 pour 90 000 €, est valorisé 190 000 €.
Six comptes, un compte courant au Crédit du nord créditeur de 1 216,93 €, deux au Crédit mutuel avec 3 322 € et 1 648,17 € respectivement, et également au Crédit mutuel : un livret bleu créditeur de 40 234,17 €, un CEL créditeur de 10 135,69 € et un LDD créditeur de 47 655,06 € alors que le plafond (hors capitalisation des intérêts) est de 12 000 €. Il doit s’agir manifestement d’une erreur !
Au passif, deux emprunts, l’un de 248 340 € sur 15 ans pour l’acquisition de la résidence principale en 2014 sur lequel il reste dû seulement 142 435,74 € (encore une erreur !?) et l’autre de 40 667 € consenti en décembre 2004 par le Sénat et sur lequel il reste dû 9 287,88 €. Il a également un contentieux avec la société qui a effectué les travaux dans sa résidence principale pour un montant de 14 000 €.
François Asselineau, 59 ans, marié sous le régime de la séparation des biens, possède 65 % du logement familial à Paris de 203 m², acquis en novembre 1998 pour l’équivalent de 457 347,05 € [soit 297 275,58 € pour sa part] et 30 000 € de travaux, sont valorisés 975 000 €, soit 7 389 €/m² ce qui semble un peu faible pour un appartement parisien de ce type. 75 % d’une résidence secondaire « en mauvais état, extérieur et intérieur » dans la Nièvre (58) de 160 m² et un terrain de 4 300 m², acquise en 1995 pour l’équivalent de 82 322,47 €, sont également valorisés très faiblement à 75 000 €. Un emplacement de parking, faisant à l’origine partie d’un bien cédé, est valorisé 15 000 €. Un appartement en Polynésie française de 72 m², acquis en VEFA en juin 2005 pour 187 000 €, est valorisé 159 000 €. Idem, cinq ans plus tard, seconde mauvaise affaire, 55 m² en mars 2010 pour 182 451,79 € valorisé 117 000 €, soit un patrimoine immobilier de 1,341 million d’euros.
Deux assurances-vie contractées en octobre 2004 et juin 2008 pour une valeur de rachat de 139 546,12 € et 102 946,11 € et servant de nantissement pour les acquisitions polynésiennes. Quatre comptes (courant, joint, LDD et livret) à la BPE présentant un solde cumulé négatif de 14 708,67 €.
Au passif, les deux emprunts pour les acquisitions polynésiennes (187 000 € et 182 451,79 €) remboursables in fine, une autorisation de découvert de 103 000 € pour financer des travaux dans la résidence secondaire dont « seuls 2 000 € ont été utilisés », un emprunt de 6 000 € pour l’achat d’une chaudière consenti en février 2014 par Solfea sur lequel il reste dû 951,05 €.
Etant actuellement sans revenus, du fait de sa mise en disponibilité de l’Inspection générale des finances, précise M. Asselineau, il a sollicité auprès de la banque BPE « un emprunt personnel de 60 000 €, qui est en cours d’obtention ».
François Fillon, 63 ans, marié sous le régime de la communauté, possède un château dans la Sarthe (72) de 3 162 m² et 12 ha de terrain, qualifié de « maison individuelle », acquis en 1993 pour 400 000 € et 300 000 € de travaux, est valorisé, 24 ans plus tard, 750 000 €. 44,3 % d’une maison individuelle dans les Pyrénées-Orientales (64) de 150 m², reçue en donation en 2004 pour 134 000 € n’a pris, elle non plus, aucune valeur depuis. De même, pour le tiers d’une maison individuelle dans la Sarthe de 210 m², héritée en 2012 qui valait et vaut 41 300 €, soit un patrimoine immobilier de 925,3 KF.
Sa société 2FConseil est valorisée 97 888 € et son compte courant d’associé est créditeur de 1 170 €. Deux PEA et un compte-titres au Crédit agricole pour un montant total de 34 422 €. Deux assurances vie au Crédit agricole, 19 042 € pour elle et 18 056 € pour lui. Quinze comptes (courant, CEL, LDD, livret A, PEL,…) au Crédit agricole pour un montant total de 50 438 €.
Deux montres, l’une estimée 15 000 € et l’autre 12 000 €. Deux véhicules, une Peugeot 306 acquise 5 000 € en 1998 est valorisée 3 000 € et une Toyota Land Cruiser acquise 22 000 € en 2001 est valorisée 5 000 €.
Au passif, un prêt de 53 736 € sur 7 ans consenti en octobre 2014 par le Crédit agricole pour des travaux sur lequel il reste dû 35 279 €. Un prêt « entre particuliers » de 50 000 € consenti le 12 septembre 2012 pour des travaux et « remboursement in fine réalisé le 5 février 2017 ». Un prêt de 30 000 € consenti les 8 et 9 septembre 2016 par un membre de sa famille pour le règlement d’une « dette fiscale » et remboursable « en une ou plusieurs fois avant le 31 décembre 2017 ».