Présidentielle 2017 : Les explications de LREM sur les ristournes du candidat Macron

Dans un communiqué diffusé hier, la République en Marche s’en prend à tous les journaleux et journalistes qui ont abondamment relayé les « révélations » de la « cellule d’investigation » de Radio France concernant les 93 261,29 € de « ristournes » dont aurait bénéficié le candidat Emmanuel Macron, par rapport au « prix catalogue » des prestations concernées, lors de sa campagne présidentielle et leur demande de faire leur « travail jusqu’au bout » en consacrant à ces éclaircissements le « même niveau de couverture que les accusations initiales ».
Les soutiens du candidat devenu président contestent que leur poulain ait effectivement « profité de remises d’une ampleur illégale sur plusieurs dépenses » et, à l’appui de leur démonstration, fournissent des explications quant aux « trois montants les plus élevés » concernant la société Nation Builder, le théâtre Bobino et La Bellevilloise.
La remise de 22 000 $ accordée par Nation Builder n’est du tout contestée mais s’expliquerait par le fait qu'En Marche ! a été le seul mouvement politique à « utiliser leur solution "network" » qui est « la plus chère de leurs services » et n’avait « jamais été testée en France ». Elle a permis, selon LREM, de « pouvoir décentraliser les bases de données afin d’augmenter le pouvoir de [ses] comités locaux » et c’est parce qu’elle a pris « le risque de tester cette solution grandeur nature pour la première fois en France » que Nation Builder lui aurait consenti cette remise importante.
Pour ce qui est de la prétendue remise de 10 000 € sur la location pour une soirée au théâtre Bobino, à Paris, les limiers de Radio France s’appuient, à tort, selon LREM, sur le prix facturé usuellement par le théâtre aux sociétés commerciales alors qu’il convient de le comparer à celui réservé par cette salle aux associations sans but lucratif qui bénéficient de prix similaires voire inférieurs ou même de mises à disposition gratuites. Le tarif dont a bénéficié le candidat d’En Marche ! n’est donc pas « aberrant » eu égard, est-il souligné, aux « usages du prestataire » et aux faveurs accordées à toutes les associations sans but lucratif.
Quant à la remise de 3 638,40 € pour la location de La Bellevilloise, il n’est pas correct de comparer le montant de 1 200 € facturé à Emmanuel Macron à celui de 4 838,40 € facturé à Benoît Hamon car dans le premier cas, il s’agit d’une location de « 4 heures pour une réunion thématique sans présence [du] candidat […] pour 150 personnes » alors que dans le second, il s’agit d’une location « pendant 35 heures, pour un meeting en présence de leur candidat, avec 400 personnes ».
Les marcheurs se plaignent que les « révélations » de Radio France aient provoqué des dizaines d’articles de journaux, plusieurs « unes » de quotidiens, des émissions de radio, des reportages télévisés, et la reformation du chœur des oppositions qui, de Jean-Luc Mélenchon aux Républicains, en passant par Olivier Faure, Benoît Hamon et le Front national, ont réclamé des enquêtes, des démissions, certains ayant même parlé « d’affaire d'État », etc… mais il n’y a pas, pour LREM, à rejouer dans les médias le match qu’ils ont perdu sur le terrain.
Quoi qu’il en soit, souligne-t-on rue Sainte-Anne, l’ensemble de ces « ristournes » mises en cause par Radio France ne représente que 0,56 % des dépenses de campagne du candidat Macron validées par la CNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques), ce qui implique que 99,44 % des dépenses sont « légales ».