« Le premier tour de l’élection présidentielle a conduit à la qualification de la candidate du Front national et à l’élimination du candidat de la droite républicaine et du centre, une première depuis l’élection du Président de la République au suffrage universel direct », constate amèrement l’ancien chef de l’État pour qui il s’agit d’ « un séisme politique » qu’il « regrette profondément » mais ce choix des Français est « souverain et doit être accepté comme tel », souligne-t-il à contre cœur.

M. Sarkozy considère que l'élection de Marine Le Pen et la mise en œuvre de son projet entraîneraient « des conséquences très graves pour notre pays et pour les Français » et il indique clairement qu’il votera donc au second tour de l’élection présidentielle pour Emmanuel Macron.

« C’est un choix de responsabilité qui ne vaut en aucun cas un soutien à son projet », prend-il le soin de préciser en rappelant qu’au mois de juin prochain, à l’occasion des législatives, les Français auront à nouveau la possibilité de faire « le choix d'une alternance véritable en portant leurs suffrages sur les candidats investis par la droite et le centre ».

Nicolas Sarkozy confirme la décision prise il y a quelques mois de se retirer de la vie politique active et il ne reviendra pas sur cette décision mais, explique-t-il, c’est « au regard de la situation exceptionnelle » à laquelle la France doit faire face qu’il appelle tous les responsables de la droite et du centre « au rassemblement des énergies, des talents et des compétences » car tout autre comportement serait « irresponsable », la division n’étant pas une option « face à l’extrême gravité de la situation de la France ».

À l’issue du bureau politique des Républicains qui s’est réuni lundi, la déclaration lue par Gérard Larcher déconseillait, elle, l’abstention et appelait timidement à voter « contre Marine Le Pen pour la faire battre au second tour de l’élection présidentielle » sans toutefois appeler à voter Emmanuel Macron ni même mentionner son nom.

Le choix responsable explicite de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy jouera certainement dans la balance, il convient donc de le saluer et de le porter à son crédit.