Primaire PS : Valls mis en échec par les frondeurs qui réclament une vraie gauche

Benoît Hamon, vainqueur du premier tour de la primaire citoyenne, 22 janv. 2017. Capture d'écran LexTimes.
Benoît Hamon, vainqueur du premier tour de la primaire citoyenne, 22 janv. 2017. Capture d'écran LexTimes.

Près de quatre votants sur dix ont sanctionné la politique de François Hollande et de son premier ministre Manuel Valls en portant hier soir au pinacle l’ancien ministre (2012-2014) et frondeur Benoît Hamon lors du premier tour de la primaire dite « citoyenne ».

Lundi midi, les résultats définitifs n’étaient pas encore disponibles. Sur les 1 601 138 votes comptabilisés à 10 heures par la Haute autorité des primaires citoyennes et représentant 95 % des bureaux de vote, 582 014 voix (36,35 %) se sont portées sur Benoît Hamon et 498 114 (31,11 %) sur Manuel Valls. Viennent ensuite Arnaud Montebourg (17,52 %), Vincent Peillon (6,85 %), François de Rugy (3,88 %), Sylvia Pinel (1,97 %) et Jean-Luc Bennahmias (1,01 %), 20 815 personnes (1,3 %) ont voté blanc ou nul.

À l’opposé de Manuel Valls au sein du parti socialiste, Benoît Hamon, chef de file des frondeurs, a été évincé du gouvernement en août 2014, en même temps qu’Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti, et plaide pour un revenu universel, la légalisation du cannabis, une taxe sur les robots, un 49.3 citoyen,…

Arithmétiquement, avec le soutien déclaré de Montebourg et celui de Bennahmias acquis, c’est Hamon qui devrait normalement l’emporter dimanche prochain. Un rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon est du domaine du possible mais un soutien du gouvernement et des mammouths du parti de la rue de Solférino ne se fera sans doute que du bout des lèvres.

À l’inverse, si Manuel Valls parvient à conjurer le sort et à s’imposer contre vents et marées, le soutien de l’aile gauche du parti devrait être encore plus discrète et quasi imperceptible. Dans l’un ou l’autre cas, un éclatement du parti entre ces deux gauches irréconciliables, comme le disait Valls lui-même il n'y a pas si longtemps avant de se draper dans son costume de rassembleur, est prévisible d’ici l’été, l’un se rapprochant de Mélenchon et l’autre de Macron ou se faisant éliminer de la scène politique lors des législatives qui auront lieu après la présidentielle.