RSA : Des départements de gauche réclament plus de solidarité à l'État

Face à l'augmentation des dépenses du revenu de solidarité active, des présidents départementaux de gauche ont lancé samedi un appel à l'État dans les colonnes de Libération pour« l'universalité du RSA » dont ils ont la charge et « la solidarité entre les départements de France ».
« Depuis des années, les départements connaissent des difficultés budgétaires croissantes du fait de la progression importante du nombre de bénéficiaires des aides sociales d'État », soulignent les présidents de départements du groupe de gauche de l'Assemblée des départements de France (ADF). « L'absence d'une compensation juste et pérenne par l'État de ces dépenses conduit aujourd'hui de nombreux départements dans l'impasse budgétaire, déstabilisant l'égalité territoriale, fragilisant leur capacité d'action et d'investissement, et par là même des milliers d'acteurs économiques, sociaux ou associatifs, qui font vivre l'ensemble de notre pays », soulignent-ils.
Les départements doivent faire face à une forte hausse des dépenses liées au RSA, dont ils ont la charge. En 2014, ces dépenses ont atteint 9,7 milliards d'euros, compensés par l'État à hauteur de 6,4 milliards, soit un reste à charge de 3,3 milliards pour les départements, souligne l'ADF. « En 2015, le reste à charge devrait atteindre 4 milliards d'euros », selon l'ADF, qui demande à l'État de compenser la différence. À court terme, l'ADF a demandé à l'État fin septembre une enveloppe d'au moins 700 millions d'euros pour compenser les dépenses en forte croissance du RSA.
Les présidents de départements du groupe de gauche de l'ADF ont souhaité dans cet appel « réaffirmer deux principes fondamentaux ». D'une part,« l'universalité du RSA, un droit social et un bouclier contre la misère... Son financement doit reposer sur la solidarité nationale pour ne pas représenter un coût plus élevé pour les contribuables d'un département ». Et d'autre part, « la solidarité entre les départements de France. Pour assurer équitablement l'accompagnement des personnes fragiles sur tout le territoire, il est nécessaire de conforter et d'amplifier la répartition des richesses et des ressources des départements en tenant compte de la réalité de leurs dépenses sociales ».
L'ADF, qui doit rencontrer prochainement le premier ministre, souhaite que le gouvernement lui propose des solutions avant son congrès annuel des 15 et 16 octobre.