Aller au contenu principal

Santé : Le petit poisson qui mange les peaux mortes n'a aucune vertu thérapeutique

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |

Aucun élément scientifique ne permet d'affirmer que le garra rufa, plus connu sous le nom de « poisson-docteur » ou« poisson-masseur », libérerait une enzyme qui aurait certaines vertus thérapeutiques, selon une décision de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé publiée hier au Journal officiel.

La décision1  vise une société lyonnaise, Fish'n feet, qui soutenait, comme bien d'autres, que sa méthode de Fish pédicure était « bénéfique pour la santé »avec des allégations telles que « le garra rufa libère une enzyme, le diathranol, connue pour limiter la propagation des symptômes de certaines maladies de peau, [... libère les pores de votre peau] pour vous permettre d'éliminer impuretés et bactéries, [... ses] micro-succions ont un effet stimulant sur votre circulation » et lui enjoint de cesser d'utiliser les termes incriminés.

Pas contrariante, la nouvelle version de la présentation du Fish spa par la société Fish'n feet, qui se présente comme « le premier salon à disposer de l'agrément de la préfecture du Rhône », est à présent « le garra vous permet un peeling naturel et écologique qui vous évite les tortures de la râpe, le garra assure [...] un nettoyage en profondeur de votre peau et la rend plus saine naturellement [...] les micro-succions du garra massent en douceur vos pieds ».

Sur le moteur de recherche Google, l'expression « le garra libère une enzyme »livre pas moins de 1 760 occurrences avec parmi les premières une société qui se dit être « le premier fournisseur français de poissons "Garras Rufa" ou "Poissons-Docteurs" », basée à Beure (Doubs). Société qui vante toujours dans les mêmes termes les mérites du petit poisson qui « masse et mange toutes les peaux mortes de vos pieds, mains et corps. Un autre bien fait du Garra Rufa est de libérer une enzyme qui permet de lutter contre le psoriasis et autres maladies de peau ». Du travail en perspective pour l'Agence de sécurité qui semble admettre que le garra fura peut être considéré comme un poisson-masseur mais pas comme un poisson-docteur.

  • 1Décision du 13 février 2013 interdisant en application des articles L. 5122-15 et R. 5122-26 du code de la santé publique la publicité pour un objet, un appareil ou une méthode présenté comme bénéfique pour la santé lorsqu'il n'est pas établi que ledit objet, appareil ou méthode possède les propriétés annoncées, J.O., n° 104, 4 mai 2013, p. 7661, n° 11

Ajouter un commentaire