Social : Après Toulouse, d'autres licenciés volontaires réclament des indemnités

251 ex-salariés d'un centre d'appels SFR du Poitou, licenciés volontaires en 2007, après la reprise par une autre entreprise, une reprise, arguent-ils, destinée à se débarrasser d'eux au rabais, ont défendu mardi leur cause devant les prud'hommes de Poitiers dans un dossier rappelant une récente procédure à Toulouse.
Les plaignants, qui réclament en moyenne 15 000 à 20 000 euros par personne de dommages et intérêts, dénoncent une « collusion frauduleuse » et « une violation des obligations en matière de maintien de l'emploi » au moment de la reprise du centre d'appels SFR de Chasseneuil-du-Poitou par l'entreprise Aquitel, en 2007.
Selon les salariés, la reprise visait en fait à éviter à SFR un plan social fâcheux et coûteux et à faire faire le « sale boulot » à un sous-traitant, moyennant une forte enveloppe versée par l'opérateur à ce sous-traitant. L'avocat des plaignants, Me Romain Geoffroy, a dénoncé un « modèle économique qui utilise le droit des sociétés pour détruire de l'emploi à la pelle ». Cette procédure ne vise pas l'entreprise, a-t-il estimé, mais doit « envoyer un signal fort aux entreprises richissimes qui ont les moyens de maintenir l'emploi ».
L'avocat d'Aquitel, Me Frédéric Leclercq, s'est indigné que les salariés« entendent contester le choix qu'ils ont faits eux-mêmes » : un départ volontaire. Il a assuré qu'Aquitel n'a poussé personne dehors et rappelé que« plusieurs salariés qui avaient pris leurs indemnités se sont fait réembaucher quelques mois plus tard » par la société.
Selon Franck Berne, ancien délégué CFDT, les salariés qui ont accepté de partir « volontairement » en 2007, souvent avec une grosse indemnité, l'ont fait parce qu'ils ne pouvaient accepter les baisses de salaire prévues dans les nouveaux contrats. Quant à leur retour dans l'entreprise, beaucoup n'avaient pas le choix selon lui: « On était 500 sur le marché du travail avec le même CV... ». L'avocat de SFR, Me Antoine Vivant, a pour sa part plaidé que l'accord conclu en préalable à la reprise par Aquitel ne liait pas les mains de SFR et« n'empêchait pas la rupture volontaire des contrats de travail ».
L'audience de Poitiers avait été différée jusqu'à ce que la Cour de cassation statue sur un cas similaire avec 190 ex-salariés d'un centre d'appels SFR de Toulouse, repris en 2007 par Teleperformance. En juin 2014, la Cour de cassation