Social : Karim Achoui condamné pour travail dissimulé

L'avocat Karim Achoui a été condamné mardi à 10 000 euros d'amende pour travail dissimulé, pour n'avoir pas déclaré son« chauffeur » entre 2009 et 2010.
Le chauffeur, dont l'oncle et le père avaient été défendus par l'avocat avant d'être assassinés, avait porté plainte en 2011. Selon ses dires, Me Achoui, qui était sorti de prison au début de l'année 2009, l'avait embauché pour 2 500 euros par mois. Non déclaré, il n'avait pas de bulletins de salaire.
Me Achoui avait eu une suspension de son permis de conduire fin 2007, et ne l'avait repassé qu'en avril 2010. L'avocat conteste avoir salarié le chauffeur, lui niant même cette qualité. Selon lui, il le conduisait occasionnellement à titre amical. Les versements d'argent provenaient, selon lui, des administrateurs provisoire du cabinet, ce que ces derniers ont contesté, affirmant que le chauffeur n'avait jamais été salarié du cabinet.
Mais, comme l'a relevé le tribunal correctionnel de Paris, six témoins, dont cinq ayant travaillé au cabinet, ont affirmé que cet homme était bien le chauffeur personnel de Me Achoui. Alors qu'il travaillait au service de l'avocat, le chauffeur a bénéficié frauduleusement du RMI (Revenu minimum d'insertion), puis du RSA (Revenu de solidarité active), pour un montant total de 4 800 euros. Pour ces faits, le chauffeur a été condamné à une amende de 1 000 euros avec sursis par la 31e chambre du tribunal correctionnel. Ni Me Achoui ni son avocat n'ont pu être joints.
Surnommé l' « avocat du milieu », Me Achoui, 47 ans, s'est fait connaître dans les années 2000 en défendant notamment les frères Hornec et Antonio Ferrara. Il avait été radié du barreau de Paris en raison de ses « nombreux manquements déontologiques », mais a prêté serment en début d'année au barreau d'Alger, ce qui lui permet de plaider devant les juridictions françaises, comme le prévoit un accord de 1962.
Le nom de Me Achoui a été mêlé à de nombreuses affaires, dont l'évasion en 2003 d'Antonio Ferrara. Soupçonné dans ce dossier de complicité d'évasion, il a été condamné en première instance à sept ans de prison, avant d'être acquitté en 2010. Il a été victime d'une tentative d'assassinat en 2007.
« Nous allons faire appel », a déclaré Me Achoui, ajoutant : « Je constate que l'acharnement judiciaire ne s'est pas arrêté ».