Société : Les revendications des Nuit Debout

Nuit Débout, place de la République, 22 avril 2016.
Nuit Débout, place de la République, 22 avril 2016. Photo Jon Helland pour LexTimes.fr.

À la faveur d'une manifestation contre la loi Travail il y a quelques semaines, moins d'un millier de manifestants — dormant paisiblement le jour et refaisant le monde bruyamment la nuit — a élu domicile place de la République pour faire entendre leur voix et réclamer leur dû. LexTimes.fr est allé à leur rencontre vendredi dernier.

Sur la page Facebook des cahiers de doléances, qui compte 190 fans en tout et pour tout, mis à disposition de ces lève-tard gauchistes pour exprimer leurs revendications utopistes, on peut relever pêle-mêle : la révocabilité des mandats électifs pour pouvoir « remplacer un élu, voire censurer des lois promulguées à l'encontre de la volonté des électeurs », une économie altruiste pour « assurer l'avenir de tous », mettre un terme à l'impunité judiciaire des hommes politiques qui peuvent aussi « faire pas mal de conneries » mais surtout leur formation qui passerait par l'obligation d'avoir travaillé au moins pendant cinq ans au smic, une entraide dès la plus petite enfance entre tous les élèves et tous les étudiants pour abolir l'esprit de compétition, avoir une attitude généreuse, souriante,... et, aussi, pérenniser ces Nuits Debout par un « amendement pour qu'elles deviennent des agoras récurrentes et parties prenantes de la vie politique française ».

Sifflement d'oreille au passage d'un petit groupe, trônant assis à même le sol, à un autre lorsqu'il est question de procéder à une redistribution équitable de tout pour tous, emploi et drogue, bien sûr, mais également champagne et caviar qui ne doivent pas être « réservés aux riches », c'est pas génial ça !?

Avocats Debout
Stand Avocats Debout, place de la République, 22 avril 2016. Photo Jon Helland pour LexTimes.fr.

Le mouvement, vraisemblablement sans doute spontané à l'origine, est à présent récupéré de toute part et par tous les groupuscules naviguant à la gauche de la gauche et y compris par des professionnels. Avocats Debout a ainsi installé un petit stand avec quelques codes rouges pour y dispenser des consultations juridiques.

C'est sous l'Ancien Régime que les trois ordres (le clergé, la noblesse et le Tiers État) avaient fait remonter au Roi leurs doléances dans 60 000 cahiers. Les organisateurs disent avoir décidé de remettre ces cahiers au goût du jour avec les moyens qu'offre la technologie moderne.