Statistiques : 7 251 affaires à caractère raciste en 2015

La délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra) publie les données statistiques pour l'année 2015 concernant les condamnations prononcées pour des infractions à caractère raciste.
7 251 affaires (+16,07 %), environ 20 par jour, comportant une ou plusieurs infractions commises en raison de la religion ou de l'origine de la victime — réelle ou supposée — ont été orientées par les parquets en 2015, contre 6 086 (+12,77 %) en 2014 et 5 397 en 2013.
Cette augmentation de 34,35 % au cours des trois dernières années ne signifie pas nécessairement, souligne le communiqué, un nombre d'actes plus important mais d'une augmentation du nombre de dépôts de plainte à la suite de la politique pénale « dynamique d'incitation à déposer plainte ».
Dans le détail, on déplore que, dans une affaire sur cinq, l'auteur reste inconnu. 6 634 auteurs se partagent 5 640 affaires et 10 % étaient mineurs au moment des faits.
30,37 % des 6 634 auteurs identifiés, soit 2 015, ont été mis en examen pour injure ou diffamation, 28 % pour des faits de violence, 25 % pour discrimination, 11 % pour menaces et/ou chantage et 3 % pour des atteintes aux biens.
Dans un cas sur deux environ, l'auteur n'a pas pu être poursuivi et l'affaire a donc été classée sans suite du fait que l'infraction n'était pas suffisamment caractérisée (75 %), qu'elle était prescrite (10 %) ou que les faits ne constituaient pas une infraction (9 %) ou que les auteurs ont été mis hors de cause (4 %).
En définitive, seuls 2 571 auteurs ont fait l'objet d'une réponse pénale avec seulement 42 % d'entre-eux réellement poursuivis et l'immense majorité (58 %) ayant bénéficié d'alternatives aux poursuites dont un simple rappel à la loi pour 35 %.
Avec 40 peines prononcées en 2015, les emprisonnements fermes (18 %) sont en hausse en 2015, contre 25 en 2013 et 2014 (11 %) en matière de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence, injure et diffamation à caractère raciste ». Deux amendes sur cinq prononcées à titre principal sont fermes et sont du même ordre de grandeur que les années précédentes, le quantum moyen est également stable à 800 €.