Steve Bannon : You are fired !

Pour éteindre l’incendie qui le mine même de l’intérieur après ses déclarations contradictoires et inconvenantes à la suite des récents événements de Charlottesville et les défections de tous les grands patrons de l’industrie américaine, le promoteur immobilier et ancien animateur du show télévisé The Apprentice (2004-2015) devenu 45e président des États-Unis (2017-…) Donald Trump n’a pas fait dans la demi-mesure.
« Your are fired ! », a-t-il gueulé hier sans aucun ménagement, comme il en avait l’habitude dans l’émission de téléréalité The Apprentice qu’il a animée pendant onze ans, à son controversé et sulfureux chef de la stratégie Steve Bannon qui avait pourtant été un pion aussi déterminant que décisif pour son accession à la Maison Blanche mais devenait au fil des mois un boulet à porter aussi lourd que nauséabond pour sa survie politique.
Il est vrai qu’à l’instar de notre président, M. Trump, 71 ans, « en même temps » de gauche et de droite ou ni de gauche ni de droite, n’a ni convictions affirmées ni programme politique cohérent et tel un caméléon, il peut se ceindre, pour son propre plaisir ou celui des autres, de rouge ou de bleu et c’est ainsi qu’il a milité et soutenu les Démocrates jusqu’en 1987 pour les abandonner au profit des Républicains jusqu’en 1999, y retourner — chez les Démocrates — de 2001-2009 et les re-abandonner — au profit des Républicains — depuis lors. Entre les deux, de 1999 à 2001, Donald Trump a soutenu le Reform Party, créé en 1995 par le milliardaire texan Ross Perot, mais n’a pas été pris au sérieux à l’époque et ne parvint pas à en prendre le contrôle pour l’élection présidentielle de 2000.
Avant sa nomination à la Maison Blanche, Stephen Kevin, dit Steve, Bannon, 63 ans, ultra-conservateur, a été le rédacteur en chef du site Breitbart News et d’une émission radio éponyme proches de l’extrême droite américaine et notamment de la mouvance ultra-extrémiste connue sous le nom d’alt-right qui s’est beaucoup mobilisée et n’a pas compté ses peines pour porter Donald Trump au pouvoir.
La porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Huckabee Sanders, a toutefois tenu à préciser que le président Trump ne serait pas intervenu et que « le secrétaire général de la Maison Blanche, John Kelly, et Steve Bannon se sont mis d’accord sur le fait qu’[hier] serait le dernier jour de Steve ». Cela dit, est-ce, pour Donald Trump, le début d'une présidence un peu plus sérieuse après ce nettoyage ? Pas sûr mais bon, faisons-lui un peu crédit...