TPMP : Le dernier canular de Cyril Hanouna va coûter 3 M€ à C8

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a infligé une sanction pécuniaire de 3 millions d'euros à C8 pour le canular homophobe auquel s'était livré son animateur-vedette, Cyril Hanouna.
Selon le compte-rendu de visionnage de l'émission « TPMP ! Baba hot line » diffusée sur C8 le 18 mai 2017 à partir de 23h05, relève le CSA
Adoptant une posture et une voix très efféminées et maniérées, l'animateur vise, selon le gendarme de l'audiovisuel, à donner une image caricaturale des personnes homosexuelles et a discuté en direct avec plusieurs personnes ayant répondu à cette annonce et les a encouragées à tenir « des propos d'une crudité appuyée » pour les tourner en dérision auprès du public.
Ces séquences, juge le CSA, véhiculent des stéréotypes de nature à stigmatiser un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle et caractérisent un manquement aux dispositions de la convention conclue avec la chaîne C8 aux termes de laquelle l'éditeur doit veiller « à promouvoir les valeurs d'intégration et de solidarité qui sont celles de la République et à lutter contre les discriminations » sans que l'éditeur puisse « utilement se prévaloir de la liberté d'expression ».
Circonstance aggravante : plusieurs victimes de ces canulars téléphoniques ont livré des informations personnelles et se sont prêtées à des confidences intimes relatives à leur sexualité sans avoir été informées de la diffusion publique de leurs propos ni consenti à une telle diffusion, C8 n'ayant mis en place aucun procédé technique destiné à protéger leur identité et leur intimité afin d'éviter qu'elles puissent être reconnues, ne fût-ce que par leur entourage proche.
La gravité de ces faits justifie pour le CSA cette sanction pécuniaire d'un montant de 3 millions d'euros, sanction qui ne pouvait être supérieure, selon l'article 42-2 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, à 3 % du chiffre d'affaires hors taxes réalisé par la chaîne au cours du dernier exercice de douze mois.
Le CSA indique avoir reçu à ce jour près de 47 000 plaintes concernant ce programme. Depuis 2015, il a prononcé 3 mises en garde et 2 mises en demeure, outre des courriers d'observation. Il a multiplié, précise-t-il, les avertissements sans être entendu.