TPMP : Le dernier canular de Cyril Hanouna va coûter 3 M€ à C8

TPMP ! Baba hot line, 18 mai 2017. Capture d'écran.
TPMP ! Baba hot line, 18 mai 2017. Capture d'écran.

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a infligé une sanction pécuniaire de 3 millions d'euros à C8 pour le canular homophobe auquel s'était livré son animateur-vedette, Cyril Hanouna.

Selon le compte-rendu de visionnage de l'émission « TPMP ! Baba hot line » diffusée sur C8 le 18 mai 2017 à partir de 23h05, relève le CSADécision n° 2017-532 du 26 juillet 2017 portant sanction à l'encontre de la société C8., Cyril Hanouna a publié une petite annonce sur un site de rencontres dans laquelle il se présente comme une personne bisexuelle désireuse de faire des rencontres et, le cas échéant, d'avoir des relations sexuelles.

Adoptant une posture et une voix très efféminées et maniérées, l'animateur vise, selon le gendarme de l'audiovisuel, à donner une image caricaturale des personnes homosexuelles et a discuté en direct avec plusieurs personnes ayant répondu à cette annonce et les a encouragées à tenir « des propos d'une crudité appuyée » pour les tourner en dérision auprès du public.

Ces séquences, juge le CSA, véhiculent des stéréotypes de nature à stigmatiser un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle et caractérisent un manquement aux dispositions de la convention conclue avec la chaîne C8 aux termes de laquelle l'éditeur doit veiller « à promouvoir les valeurs d'intégration et de solidarité qui sont celles de la République et à lutter contre les discriminations » sans que l'éditeur puisse « utilement se prévaloir de la liberté d'expression ».

Circonstance aggravante : plusieurs victimes de ces canulars téléphoniques ont livré des informations personnelles et se sont prêtées à des confidences intimes relatives à leur sexualité sans avoir été informées de la diffusion publique de leurs propos ni consenti à une telle diffusion, C8 n'ayant mis en place aucun procédé technique destiné à protéger leur identité et leur intimité afin d'éviter qu'elles puissent être reconnues, ne fût-ce que par leur entourage proche.

La gravité de ces faits justifie pour le CSA cette sanction pécuniaire d'un montant de 3 millions d'euros, sanction qui ne pouvait être supérieure, selon l'article 42-2 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, à 3 % du chiffre d'affaires hors taxes réalisé par la chaîne au cours du dernier exercice de douze mois.

Le CSA indique avoir reçu à ce jour près de 47 000 plaintes concernant ce programme. Depuis 2015, il a prononcé 3 mises en garde et 2 mises en demeure, outre des courriers d'observation. Il a multiplié, précise-t-il, les avertissements sans être entendu.