Transparence : Le statut de la première dame Brigitte Macron

Brigitte Macron, le 14 mai 2017 à l'Élysée.
Brigitte Macron, le 14 mai 2017 à l'Élysée.

La présidence de la République a publié une petite « charte de transparence relative au statut du conjoint du chef de l’État » — en lieu et place de la grande loi promise pendant la campagne par le candidat Macron — dans une préoccupation de « transparence démocratique » pour « clarifier et rendre publics » les missions et les moyens de l’actuelle première dame. La montagne a accouché d’une souris, cette charte n’ayant aucune portée juridique.

Comme justement rappelé liminairement par ce court texte d’une vingtaine de lignes, le conjoint du président de la République a eu de tout temps « un rôle de représentation, de patronage et d’accompagnement du chef de l’État dans ses missions » en vertu « tant de la tradition républicaine que de la pratique diplomatique » et on a beau y mettre toute la bonne volonté requise, on ne trouve rien de plus dans ces quelques lignes diffusées ce matin : représentation et accompagnement, réponses aux courriers, courriels et appels téléphoniques (sic !), patronage moral ou physique de tout le tissu « caritatif, culturel ou social ou qui participe au rayonnement international de la France » de manière à permettre « à la société française d’être plus inclusive face aux différences ».

La seule « nouveauté » — si l’on peut qualifier cela de nouveauté — est que le président de la République pourra charger son épouse de « missions particulières de réflexion et de propositions en lien avec [son] rôle » mais qui pouvait bien douter que ce ne soit pas à celle qui partage sa couche et à qui il doit tout ou presque que le jeune président confierait les missions les plus particulières ou que la femme d’expérience se priverait de faire les propositions qui ne viendraient pas à l’esprit de l’amour de sa vie devenu président par une conjonction favorable de tous les astres ?

Quoi qu’il en soit, jeune retraitée de l’Éducation nationale, Brigitte Macron, 64 ans, cumulera retraite-emploi mais pas retraite-salaire. Elle se donnera corps et âme sans rémunération ni frais de représentation et n’aura aucun budget propre. Si nécessaire, pour joindre les deux bouts à la fin du mois, le président de la République devra y pourvoir de ses deniers personnels mais pour mener à bien ses missions à présent officielles et assurer le rayonnement international de la France ici, là et partout, l’Élysée mettra à la disposition de la première Dame les fonds nécessaires ainsi que deux conseillers, un secrétariat et sa protection nécessaire sera assurée, est-il précisé, par le Groupement sécurité de la présidence de la République.

Ces coûts de fonctionnement « du conjoint du chef de l’État » apparaîtront dans la comptabilité analytique de l’Élysée et seront contrôlés par la Cour des comptes qui devrait les publier dans un rapport spécifique qui lui sera consacré.