Ukraine : L'ancienne Premier ministre Tymochenko assignée à résidence

Le parquet général d'Ukraine a interdit vendredi à l'opposante Ioulia Tymochenko, assignée à résidence à Kiev, de se rendre à Bruxelles et à Strasbourg en expliquant qu'il lui fallait lire rapidement les éléments d'une enquête judiciaire pour abus de pouvoir qui la vise.
L'ancienne Premier ministre souhaitait se rendre à Strasbourg mercredi et à Bruxelles jeudi prochains pour y rencontrer des responsables de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et du Parlement européen.
Mais le juge d'instruction chargé de l'affaire Tymochenko a déclaré "ne pas voir de possibilité pour autoriser ces voyages", dans une lettre publiée sur le site officiel de l'opposante.
De son côté, le parquet général a accusé Mme Tymochenko dans un communiqué de "faire traîner" la lecture de son dossier, rappelant que celle-ci devrait être faite avant le 25 juin, en vertu d'une décision du tribunal.
L'opposante a affirmé que cette interdiction, tout comme les poursuites judiciaires contre elle, était orchestrée par son adversaire politique, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, dont elle était la principale rivale lors de la présidentielle 2010. "Le parquet général entrave ouvertement [mes] activités politiques", se plaint-elle dans un article écrit sur son site officiel
("[Prosecutor General’s Office] openly interfering in Yulia Tymoshenko’s political activities", 17 juin 2011).
Mme Tymochenko, qui a été un des chefs de la Révolution orange pro-occidentale de 2004, est inculpée d'abus de pouvoir qui auraient entraîné de lourdes pertes financières pour l'État ukrainien lorsqu'elle était Premier ministre. Le parquet a ouvert plusieurs enquêtes judiciaires contre elle. Nombre d'autres anciens hauts responsables de son gouvernement sont également visés par des enquêtes pour abus de pouvoir.
L'équipe présidentielle assure lutter ainsi contre la corruption, alors que l'opposition dénonce des mesures de répression politique. Les États-Unis et les Européens ont exprimé leur inquiétude quant à une application sélective de la justice dans cette ex-république soviétique.