Ukraine : L’ONU exige un retrait immédiat des forces militaires russes

L'ONU fait bloc contre la Russie. Photo Loey Felipz/ONU.
L'ONU fait bloc contre la Russie. Photo Loey Felipz/ONU.

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté hier une résolution déplorant « l’agression » commise par la Russie contre l’Ukraine et exigeant que la Russie retire immédiatement ses forces militaires du territoire ukrainien.

Le texte a été adopté par 141 (73,06 %) des 193 pays que compte l’organisation internationale. Trente-cinq délégations se sont abstenues et cinq ont voté contre. Il s’agit — en plus de l’agresseur et de son complice la Biélorussie — de l’Érythrée, de la Corée du Nord et de la Syrie. La résolution, coparrainée par 96 États membres, qui n'est toutefois pas contraignante, nécessitait une majorité des deux tiers pour être adoptée. Ce vote intervient quelques jours après que la Russie ait opposé son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité qui déplorait également l'agression de l’Ukraine par la Russie et qui, elle, aurait eu une valeur contraignante.

La résolution adoptée par l’Assemblée générale « réaffirme son engagement envers la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, s’étendant à ses eaux territoriales » et déplore « l’agression commise par la Fédération de Russie contre l’Ukraine » en violation du paragraphe 4 de l’article 2 de la Charte des Nations Unies, « exigeant » que la Fédération de Russie « cesse immédiatement d’employer la force contre l’Ukraine et s’abstienne de tout nouveau recours illicite à la menace ou à l’emploi de la force contre tout État Membre ». L’Assemblée générale « exige » également que la Fédération de Russie « retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays ».

Il est de mon devoir,  a dit lors d’un point presse le Secrétaire général de l’ONU António Guterres,  « de m'en tenir à cette résolution et de me laisser guider par son appel. Le message de l'Assemblée générale est fort et clair : Mettez fin aux hostilités en Ukraine — maintenant. Faites taire les armes – maintenant. Ouvrez la porte au dialogue et à la diplomatie — maintenant ». « L'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine doivent être respectées conformément à la Charte des Nations Unies. Nous n'avons pas un instant à perdre. Les effets brutaux du conflit sont évidents. Mais aussi mauvaise que soit la situation pour les Ukrainiens en ce moment, elle menace de s'aggraver », a-t-il ajouté.

La plupart des pays ont répondu mardi à l’appel de fonds éclair lancé par les Nations Unies et ses organisations partenaires en promettant 1,5 milliard de dollars pour venir en aide à des millions de personnes en Ukraine, mais aussi aux réfugiés dans les pays voisins. M. Guterres a assuré qu’il continuerait à faire tout ce qui est en son pouvoir « pour contribuer à une cessation immédiate des hostilités et à des négociations urgentes pour la paix ». « Les Ukrainiens ont désespérément besoin de paix. Et les gens du monde entier l'exigent », a-t-il conclu.

Le Président de l’Assemblée générale, Abdulla Shahid, a souligné pour sa part que la résolution adoptée mercredi reflétait « les graves préoccupations de la communauté internationale face à la situation actuelle en Ukraine » et réitérait « l'appel à un cessez-le-feu immédiat, à un accès sans entrave de l'aide humanitaire et à un retour au dialogue et à la diplomatie ».

Il s’est joint aux États membres pour exprimer sa préoccupation face aux « informations faisant état d'attaques contre des installations civiles telles que des résidences, des écoles et des hôpitaux, et de victimes civiles, notamment des femmes, des personnes âgées, des personnes handicapées et des enfants ».