Verbatim : Ce ne sont pas les Français qui sont des fainéants

Ceux qui reprochent au président de la République Emmanuel Macron d'avoir employé vendredi, lors d’un discours à Athènes, en Grèce, le mot « fainéants » pour désigner les Français ont mal compris. C'est l'inverse. Texte et vidéo à l’appui, les fainéants, expliquent les proches de l’Élysée, ce sont « ceux qui ont eu l'opportunité de réformer le pays mais qui ne l'ont pas fait », « ceux qui préfèrent que rien ne bouge car ils sont déjà confortablement installés ».
Le président de La République a ainsi pointé du doigt, est-il précisé, ceux qui nous ont installés dans l'immobilisme. Absolument rien à voir avec le Français moyen qui est en perpétuel et constant mouvement.
Alors oui, je vous le dis. Des choses qui paraissent terriblement infaisables : réformer le droit du travail, transformer la formation des chômeurs, réformer le marché du logement, les transports, tout ce qui a fait hésiter, bégayer l'histoire en France depuis tant de décennies, nous allons le faire. Sans brutalité, avec calme, avec explications, avec sens. Parce que je ne veux répondre en ces matières à aucune jalousie ou à aucune directive de l’un ou de l’autre. Je veux juste que notre pays soit plus fort pour pouvoir être plus juste. Soit plus fort pour porter l'Europe dans cette ambition que je décrivais. Soit plus fort pour défendre ce qu'il est et qu'il a toujours été à travers le monde.
Nous sommes là, dans ce jardin. Il y a quinze ans, j'aurais sans doute tenu un autre discours. On aurait pu peut-être imaginer une forme de fin de l'histoire. Ce pays pensait que la croissance lui était offerte désormais, que tout irait bien et que l'Europe était une forme de créature devenue évidente qui pouvait s'assoupir. C'est un peu ce qui s'est passé. Les quinze dernières années nous ont montré que rien n'était ainsi.
Et aujourd'hui les valeurs, la force, tout ce qui a porté ce projet français et grec qui nous réunit est bousculé par le monde qui va. Sur les autres rives de la Méditerranée, ceux qui nous attaquent détruisent les œuvres d'art qu’ici on protège et on fouille. C'est pourquoi je crois tant à la culture, en ce qu'elle dit de notre civilisation, en ce qu'elle dit de nos valeurs, en ce qu'elle dit de ce que nous sommes et de ce que nous voulons faire. Mais tout cela nous a rappelé une chose : la démocratie ici inventée est fragile ; la paix que nous avons inventée en Europe après guerre est fragile ; l'esprit de culture que nous avons défendu et porté ici est fragile ; cette volonté d'universel qui vous fait là est fragile.
Alors c'est parce que c'est fragile que je veux vous dire, pour terminer, deux choses. Je serai d'une détermination absolue et je ne cèderai rien ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. Et je vous demande d'avoir, chaque jour, la même détermination. Ne cédez rien ni aux égoïstes, ni aux pessimistes, ni aux extrêmes. Vous êtes une part d'Europe ici, une part d'Europe redoublée.