Guide pratique : La parole irrésistible

« La parole irrésistible », pour tous et en toutes circonstances, vous promet Jérôme Duez dès la couverture criarde stabilotée jaune citron, partout partout : à l’oral, à l’écrit, au travail, en couple, aux amis, aux inconnus, aux parents, aux enfants, en collectivité, en négociation, en formation, à l’école, en vacances, en interview, sur le net, nuit et jour et par tous les temps. Il n’y aurait en somme, faut-il en déduire et comprendre, qu’aux chiottes, confronté à vous-même et à votre égo surdimensionné, que vous risquez de ne pas être tout-à-fait à la hauteur, de ne pas être totalement irrésistible.
Et si de la couverture on passe directement à la quatrième de couverture, on découvre, un peu déçu, que pour parvenir à cette parole sublime irrésistible, la technique ne suffit pas, il faut, en plus, entreprendre un voyage au cœur de soi-même où l’on découvrira comment aiguiser son sens de l’observation, pour puiser son inspiration dans le monde qui nous entoure et ce n’est qu’ensuite qu’on pourra explorer notre imaginaire.
Ce guide pratique auto-édité et auto-promu
Découpé en trois parties inégales (apprendre à observer, concevoir avec méthode et communiquer sainement) avec en guise d’introduction une « ouverture » et de conclusion une « ouverture 2 », l’ouvrage ambitionne de vous apprendre à vous connaître vous-même et de vous montrer où porter votre regard, de développer votre inspiration pour pouvoir monter votre projet et, enfin, cadrer le sujet pour convaincre ou influencer et devenir « irrésistible ».
Pour illustrer son propos dans son ouverture/introduction, Jérôme Duez cite les discours « I have a dream » de Martin Luther King et « We will build a wall » de Donald Trump pour juger que seul le premier aurait été irrésistible au moment de son prononcé car « émancipateur et non violent » alors que, quel que soit le degré d'émancipation ou de non violence, on ne peut être l’ « irrésistible » de tous. L’auteur semble confondre irrésistible et bienveillance, humanité ou autres adjectifs tempérés qui peuvent faire de quelqu’un un bon médiateur car il n’existe pas de parole irrésistible perçue comme telle par tous.
Dans le contexte géopolitique-présidentiel actuel, on peut, par exemple, dire que Poutine et Zelensky ont, tous deux, une parole irrésistible pour (tout ou partie de) leur peuple respectif même si le premier peut être qualifié d’horrible « boucher » par certains et non des moindres. De même, Le Pen, Zemmour, Pécresse, Macron, Mélenchon, Jadot, Hidalgo, Lassalle, Roussel, Arthaud, Poutou, Dupont-Aignan ont tous une parole irrésistible pour leur électorat respectif même si certains ou la plupart sont d’horribles extrémistes qui n’ont absolument rien d’irrésistible.