Spectacle musical : Un petit air de Juliette Gréco

« Un petit air de Juliette Gréco », d'Annadré Vanier. Mise en scène par Rosalie Symon. Avec Annadré Vanier (Juliette Gréco) et, au piano, en alternance, Stan Cramer ou Nathalie Miravette. Au théâtre de la Contrescarpe
À l’origine, depuis toujours, il y a ce nez un peu, beaucoup, assez, proéminent et ce « petit air de » qui ont fini par la pousser à se lancer dans de longues et intéressantes recherches tous azimuts pour s’approprier — avec la bénédiction de l’artiste, assure-t-elle, avant son décès en septembre 2020 — et ne faire qu’un avec le personnage qu’elle voudrait grandiosement porter sur scène avec au moins six autres comédiens et tutti quanti, à Broadway, ici ou à West End.
Les producteurs et financiers ne se battant toutefois pas au portillon pour que puisse effectivement se concrétiser tant bien que mal ce projet pharaonique, Annadré Vanier s’est — momentanément ou à tout jamais — rabattue sur un amuse-bouche, une version nettement plus modeste où elle officie seule en scène, à Paris, à la minuscule Contrescarpe, juste assistée d’un pianiste, et nous livre les chansons majeures de son idole (Si tu t’imagines, Je suis comme je suis, Les feuilles mortes, Jolie môme, La Javanaise, Déshabillez-moi, Ne me quitte pas,…), agrémentées de quelques confidences et anecdotes glanées sur sa Juliette qui a marqué plusieurs générations et qu’elle semble connaître à présent mieux que quiconque.
La Gréco (1927-2020) monte en effet sur les planches dans des petits rôles dès novembre 1946 et côtoie, dans le Saint-Germain-des-Prés d’alors, Boris Vian, Jean-Paul Sartre et Miles Davis avant sa carrière hollywoodienne et son retour en France au début des années 60 avec des chansons à texte de Jacques Brel, Léo Ferré, Guy Béart et Serge Gainsbourg.
C’est de tout cela que nous parle Annadré, avec beaucoup d’affection et de justesse, dans ce « Petit air de Juliette Gréco » entrecoupé de quelques chansons immortalisées par son mentor.