Spectacle : Hotel Paradiso, de la Familie Flöz

« Hotel Paradiso » (2008), de et avec la Familie Flöz (Sebastian Kautz, Daniel Matheus, Nicolas Witte et Anna Kistel ou Marina Rodriguez Llorente). Au théâtre Bobino
Créé en 1994, Familie Flöz est un collectif de professionnels du théâtre berlinois composé de comédiens, mimes, clowns, musiciens, metteurs en scène, danseurs, créateurs en tous genres,… avec à son actif, 12 spectacles — la première mondiale du 13e en gestation, Dr Nest, est prévue, à Berlin, pour la fin du mois de mars 2018 — et 16 prix fort bien mérités pour cette tribu mi-humaine mi-marionnette.
Hotel Paradiso****, leur 9e opus remonte à 2008 et a été récompensé en 2010 par le Schwerter Kleinkunstpreis, que l’on peut voir à Paris pour la première fois, à Bobino, jusqu’au 4 février 2018 seulement, est sans doute l’une de leurs meilleures productions qui mélange, comme à l’accoutumée, dans un langage trash et burlesque, théâtre du masque, mime, illusion, danse, acrobatie et autres pitreries irrésistibles.
L’hôtel Paradiso de la famille Floez est un tout petit hôtel désuet fort respectable tenu par une vieille dame, ses deux enfants et un cuistot. Ce qui fait la renommée de l’hôtel est qu'il possède une eau minérale unique et exceptionnelle capable de soulager toutes les souffrances physiques et psychiques et qui lui attire donc une clientèle fortunée et internationale mais des nuages bas et en nombre semblent se profiler à l’horizon.
Le fils de la maison rêve en effet du grand amour à l’arrivée de chaque nouvelle cliente huppée et, en même temps, il se livre à une féroce lutte à mort contre sa sœur pour s’approprier à lui seul les rênes de la direction de l’hôtel à la veille du décès de leur mère. Quant à la boniche, elle vole tout ce qui lui passe à proximité de sa main et le chef ne débite pas uniquement que du porc à la scie.
Sans la moindre parole mais avec une bande-son d’une redoutable précision, on suit avec émerveillement les nombreux rebondissements inattendus de ce spectacle d’une drôlerie rare et qui devrait enchanter, encore davantage, si faire se peut, tous les sourds et malentendants.