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Spectacle : La convivialité ou la faute d'orthographe

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
La convivialité ou la faute d'orthographe, au théâtre Tristan Bernard. Photo Véronique Vercheval. La convivialité ou la faute d'orthographe, au théâtre Tristan Bernard. Photo Véronique Vercheval.

« La convivialité ou la faute d'orthographe » (2015), de et avec Arnaud Hoedt et Jérôme Piron. Mise en scène par Arnault Pirault, Clément Thirion et Dominique Bréda. Au théâtre Tristan Bernard1 . Jusqu'au 30 décembre 2019. 60'.

  • 1Théâtre Tristan Bernard, 64 rue du Rocher, Paris-8e. M° Saint-Lazare ou Villiers. Les lundis à 20h et les dimanches à 16h. 31 €. Rés.: 01 45 22 08 40.

L’un était professeur de religion catholique, Jérôme Piron, et l’autre de français, Arnaud Hoedt, les deux sont Belges et à présent comédiens et ne voilà-t-il pas qu’à coups de « septante » et de « nonante », ils n’ont de cesse depuis plus de quatre ans d’ameuter ciel et terre des deux côtés des Ardennes avec cette leçon de « convivialité ».

Il s’agit en fait d’une conférence-spectacle, assument-ils, « pop(ulaire) et iconoclaste sur l’invariabilité du participe passé des verbes qui utilisent l’auxiliaire avoir en fonction de la position du complément (d’objet direct) dans la phrase » avec laquelle ils veulent « simplifier la langue française ». Pas tout-à-fait exact, précisent-ils aussitôt, il ne s’agit pas de « simplifier » mais faire « preuve d’esprit critique », ce ne sont pas « deux Belges » mais deux passionnés qui veulent « partager les découvertes des linguistes » et il n’est pas question de « langue » mais d’ « orthographe » car, expliquent-ils, l’orthographe, « c’est pas la langue, juste le code graphique qui permet de la retranscrire ». Ouf !

La leçon-spectacle commence par une petite dictée, à mille lieues des difficultés grammaticales et syntaxiques de celles, fameuses et célèbres, de Bernard Pivot, : « Fini le baratin. L’écriture ne constitue ni la finalité ni la nature première du dire. Inutile d’alourdir la plume par une pénible fioriture. Si le code s’améliore, il définira une manière de traduire le son par le signe, libre de toute morale » et se poursuit par tout le mal que les deux compères pensent de l’Académie française qui est supposée entériner l’usage de la langue, c’est-à-dire de l’orthographe, alors que le bon usage veut que l’on ne s’écarte point trop de ce que l’Académie admet ou tolère.

Et puis, avec douze manières d’écrire un mot (sans, c'en, cent, cents, s'en, sang, sangs, sens, sent,…) et trois de le prononcer, comment voulez-vous parler, et encore moins écrire, correctement une langue, se demandent les deux anciens professeurs qui plaident pour une simplification de la langue française sur, par exemple, le modèle italien, où toutes les lettres de chaque mot se prononcent, ou anglais, où la grammaire et la conjugaison sont ramenées au strict minimum.

Un spectacle-leçon à ne pas rater.

 

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