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Spectacle : Pierre Palmade vous demande de l'aimer

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Aimez-moi, de et avec Pierre Palmade, au théâtre du Rond-Point. Photo Fabienne Rappeneau. Aimez-moi, de et avec Pierre Palmade, au théâtre du Rond-Point. Photo Fabienne Rappeneau.

« Aimez-moi », un spectacle de et avec Pierre Palmade. Mise en scène par Benjamin Guillard. Au théâtre du Rond-Point1 . Jusqu'au 31 décembre 2017. 90'.

  • 1Théâtre de Rond-Point, 2bis avenue Franklin D. Roosevelt, Paris 8e. M° Franklin D. Roosevelt. Du mardi au dimanche à 18h30. 38 €. Rés.: 01 44 95 98 21.

Cri du cœur urbi et orbi — comprenez à la ville de Paris et à l’univers — que ce Aimez-moi qui, en langue française, une fois n’est pas coutume, ne permet pas de comprendre s’il faut entendre par là que Pierre Palmade veut, après sept ans d'absence, qu’on le like sur Facebook ou qu’on le love partout partout.

Dans ce spectacle très intimiste, quasi totalement autobiographique ne lui en déplaise, Pierre Palmade évoque notamment, en une vingtaine de tableaux, de manière fort pudique, son homosexualité, son rapt à l’âge de quatre ans pendant deux ans par un couple d’aigles, son addiction aux médicaments et à la cocaïne ou, encore, cette manie de dire toujours « il y a pire que nous » et, pourtant, si l’on va au bout des choses et de l’humanité, explique-t-il fort sagacement et sans sourciller, de pire en pire, on doit quand même bien finir par arriver tôt ou tard sur celui qui est vraiment le plus pire de nous tous sur terre et celui-là, va falloir le préserver car s’il lui prend l’idée de se suicider, la boucle va partir dans l’autre sens et finira alors par arriver sur nous, sur vous, sur moi-même !

Préserver le pire de nous tous, oui mais pas trop car s’il finit par se sentir mieux alors le pire de nous tous ne le sera plus et, de même, en partant dans l’autre sens, la boucle peut finir par arriver sur nous, sur vous, sur moi-même ! Faut donc vraiment faire gaffe car le pire d’entre nous doit — pour le rester — se sentir ni plus mal pour éviter qu’il ne se suicide ni moins mal pour éviter qu’il aille mieux et ne soit plus alors le plus pire. C’est ni plus ni moins tout l’art subtil de marcher nuitamment sur un fil par mauvais temps.

Un spectacle drôle mais tout en finesse sans aucun excès, excellent mais à propos d’excès, figurez-vous que LexTimes s’est retrouvé assis (I 4) à côté d’une demeurée (I 6, elle se reconnaîtra certainement) qui n’arrêtait pas de rire d’un rire gras nauséabond et ininterrompu mais vraiment un rire gras nauséabond ininterrompu et insupportable à plus de 100 mètres et, n’en pouvant plus, au bout d’une vingtaine de minutes, lui ayant demandé d’arrêter, de se contenir, de respecter un peu les autres, elle pivota méchamment, dents en avant, en disant que c’était très drôle et qu’elle ne comprenait pas ce qu’on lui voulait. Elle s’est toutefois ensuite limitée à quelques petits rires contrits sans excès pour le plus grand bien de tous ses voisins immédiats.

 

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