Théâtre musical : Juliette Drouet

« Juliette Drouet » (2018), de Kareen Claire, Thierry Storza et Jean Réveillon, d'après les lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo. Mise en scène par Bernard Schmitt. Avec Kareen Claire (Juliette Drouet) et Cyril Duflot-Verez au piano, voix de Jean Réveillon (Victor Hugo). Au studio Hébertot
Maîtresse officielle en titre de Victor Hugo (1802-1885) pendant 50 ans, Juliette Drouet (1806-1883), une petite théâtreuse antiféministe qui se dévoua corps et âme à son homme et à sa grandeur littéraire et politique, écrivit pas moins de 20 000 lettres d’amour et ou de jalousie à son érotomane d’amant, soit en moyenne plus d’une lettre par jour, que Kareen Claire, avec la collaboration des experts de la Maison Victor Hugo, nous dit-elle, se mit en tête de sélectionner, classer et disséquer pour en faire, avec la complicité très active de Thierry Sforza et Jean Réveillon, cette jolie pièce musicale « Juliette Drouet. "Si mon nom vit, ton nom vivra" VH » où elle alterne fort bien scènes jouées et parties chantées, aux côtés de Cyril Duflot-Verez qui l’accompagne au piano, et nous fait découvrir l’ « amoureuse infiniment et indéfiniment passionnée par "son" Victor ».
L’abnégation de Juliette Drouet pour le célèbre auteur des Misérables et autres Notre Dame de Paris est d’autant plus remarquable et incompréhensible qu’au décès de son épouse, Adèle Foucher, en 1868, Juliette Drouet ne parviendra pas à se faire épouser et continuera à demeurer la maîtresse-concubine de son semi-Dieu. Groupie indéfectible jusqu’à l’absurde, Kareen Claire nous la rend fort attachante avec ses contradictions jusqu’à la dernière seconde de la dernière minute où elle lui écrit tout simplement « Je t’aime ».