Théâtre : Au scalpel

Au scalpel, au théâtre des Variétés. Photo Stéphane Parphot.
Au scalpel, au théâtre des Variétés. Photo Stéphane Parphot.

« Au scalpel », de Antoine Rault. Mise en scène par Thierry Harcourt. Avec Bruno Salomone (A) et Davy Sardou (B). Au théâtre des VariétésThéâtre des Variétés, 7 boulevard Montmartre, Paris-2e. M° Grands Boulevards. Du mercredi au samedi à 19h. 13 € à 30 €. Rés.: 01 42 33 09 92. . Jusqu'au 30 décembre 2022. 75'.

Tour à tour Abel puis Caïn, deux frères, juste nommés par leurs initiales A campé par Bruno Salomone et B par Davy Sardou, l’un, un brillantissime chirurgien, et l’autre, un photographe quelconque, nourrissent l’un envers l’autre une détestation profonde depuis l’enfance pour avoir notamment été le premier de la classe et le fils préféré respectivement, détestation amplifiée au carré au cours des dernières années par le fait que l’un est l’amant de la femme de celui-là et l’autre est amoureux voire davantage de la femme de celui-ci.

Prétextant avoir dîné à proximité du domicile de A, B s’invite chez son frère vers 22 heures alors que ce dernier doit débuter la journée du lendemain dès 7 heures du matin mais celui-ci finit par lui ouvrir et le laisser entrer.

Commence alors un jeu de chat et de souris et de poker menteur où, scalpel à la main, à tour de rôle, l’un va être la victime expiatoire de l’autre sans que l’on sache, jusqu’à la dernière seconde de la dernière minute, quelle est, dans tout cela, la part de vérité et de mensonges, involontaires ou non, dans ce récit ou dans cette affabulation de l’un et de l’autre qui, rappellera à certains, le vécu de leur propre enfance voire leur quotidien insupportable d’aujourd’hui.

Dans ce face-à-face fort inattendu, Davy Sardou et Bruno Salomone excellent et finissent par nous faire croire, non seulement qu’ils sont effectivement frères, mais qu’ils se détestent à un tel point que l’irrémédiable est possible, à portée de main, à portée de scalpel.

« Une comédie de mœurs sous forme de thriller », nous dit le metteur en scène Thierry Harcourt, « où les jeux de pouvoir peuvent aller au paroxysme et où les secrets enfouis dans les familles peuvent ressurgir et déstabiliser les plus forts ».