Théâtre : C'est pas le bon moment

C'est pas le bon moment, au théâtre de la Manufacture des Abbesses. Photo Nicolas Lartigue.
C'est pas le bon moment, au théâtre de la Manufacture des Abbesses. Photo Nicolas Lartigue.

« C'est pas le bon moment », de Frédéric Tokarz. Mise en scène par Nicolas Lartigue et Frédéric Tokarz. Avec Christine Anglio (Béa), Elsa Pasquier (Zoé), Jean-Michel Lahmi (Gustave) et Frédéric Tokarz (Samuel). Au théâtre de la Manufacture des AbbessesManufacture des Abbesses, 7 rue Véron, Paris-18e. M° Abbesses ou Blanche. Du dimanche au mercredi à 21h. 26 €. Rés.: 01 42 33 42 03.. Jusqu'au 13 novembre 2019. 80'.

« C’est pas le bon moment » lorsque deux couples quadragénaires, Zoé et Samuel d’un côté et Béa et Gustave de l’autre, apprennent que leurs rejetons respectifs, encore tous deux étudiants et se connaissant depuis quelques semaines à peine, veulent se mettre illico en ménage. Et quand, quelques mois plus tard, le premier moufflet est déjà en route et qu’il faut se consacrer précipitamment aux préparatifs du mariage, « c’est pas, non plus, le bon moment » ni d’ailleurs lorsque, en définitive, les beaux-parents eux-mêmes décident, à leur tour, de changer de vie, de travail, d’amant et de maîtresse. C’est comme qui dirait toujours un train d’avance ou un train en retard.

Auteur et comédien dans le rôle de Samuel, Frédéric Tokarz signe également la mise en scène de cette pièce avec Nicolas Lartigue dans laquelle tout le monde ne se reconnaîtra pas forcément mais où chacun des quatre personnages plane en parallèle ou au-dessus des autres sans vraiment s’en soucier. C’est gentiment rythmé et c’est agréable.

« Splendides modèles de bobos parisiens, ces quadragénaires se complaisent, résume fort intelligemment Jean Louis Châles dans la préface du texte publié récemmentC’est pas le bon moment, Frédéric Tokarz, in Fréquence Théâtre, éditions de la Traverse, Nice, n° 75, juin 2019, 12,50 €., dans les clichés du bourgeois bien-pensant, bien calé dans son confort de vie, et du bohême aux idées généreuses que les actes ne confirment jamais. Ils boivent, fument, critiquent la nouvelle génération sans émettre le moindre bémol sur leur propre comportement. Ils sont contents d’eux et c’est tant pis pour eux, semble écrire en filigrane l’auteur ».