Théâtre : Dernières notes - La dernière soirée de Romain Rolland

« Dernières notes - La dernière soirée de Romain Rolland », de Michel Mollard. Mise en scène par François Michonneau. Avec Guilhem Fabre (Romain Rolland). Au Studio Hébertot
La veille de Noël 1944, six jours avant sa mort, Romain Rolland (1866-1944) est seul chez lui — Macha, son épouse, l’ayant laissé à ses réflexions le temps d’aller assister à la messe de Minuit — à Vézelay, en Bourgogne, où il s’est installé juste avant-guerre et c’est l’occasion rêvée pour le fin musicologue et prix Nobel de littérature 1915 de se livrer, à proximité de son piano qu’il gratifie de quelques notes de temps en temps, à une minutieuse introspection sur toutes les questions qui le hantent depuis toujours, que ce soient le pacifisme, les totalitarismes, la religion, le rôle des intellectuels en politique ou le devenir de la France et de l’Europe, avant de jouer une version quelque peu personnelle de la dernière sonate pour piano, l’opus 111, de Ludwig van Beethoven à qui il a consacré une grande partie de son œuvre et à qui il finit par s’identifier.
Deux raisons ont poussé, explique l’auteur, Michel Mollard, à transposer la dernière soirée de l’historien-écrivain-musicologue en pièce de théâtre
Il y a bien un Guilhem Fabre, sinologue, économiste et professeur à l’université du Havre, né il y a 71 ans dans le Vaucluse, qui, physiquement, aurait sans doute pu faire l’affaire sans être grimé mais le pianiste-comédien Guilhem Fabre qui a croisé le chemin de l’auteur a à peine la trentaine et aurait peut-être gagné un peu plus en crédibilité en le grimant en vieillard de quatre-vingts ans pour coller davantage au personnage.