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Théâtre : Jacques de Bascher

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Jacques de Bascher, au théâtre de la Contrescarpe. Photo Fabienne Rappeneau. Jacques de Bascher, au théâtre de la Contrescarpe. Photo Fabienne Rappeneau.

« Jacques de Bascher », de et avec Gabriel Marc. Mise en scène par Guila Braoudé.  Au théâtre de la Contrescarpe1 . Jusqu'au 20 août 2022. 70'.

  • 1Théâtre de la Contrescarpe, 5 rue Blainville, Paris-5e. M° Place Monge ou Cardinal Lemoine. Le vendredi et samedi à 21h. 28 €. Rés.: 01 42 01 81 88.

Aussi méconnu que le personnage qu’il s’est approprié et interprète magnifiquement de bout en bout, Gabriel Marc est Jacques de Bascher (1951-1989), un dandy parisien des années 70-80, issu d’une fort ancienne famille française anoblie par Louis XVIII en 1818, qui fut le compagnon de vie de Karl Lagerfeld (1933-2019) pendant dix-huit ans (1971-1989) et un éphémère amant (1973-1974) d’un autre grand couturier encore plus illustre, Yves Saint Laurent (1936-2008), chasse gardée de Pierre Bergé (1930-2017).

« On sait finalement peu de choses sur lui et ce qui m’intéressait, explique l’auteur et interprète Gabriel Marc de ce seul-en-scène sur un personnage flamboyant qui n’a rien laissé à la postérité que le nom de son compagnon et celui de son illustre amant, c’était de combler les manques, d’imaginer ce qu’était un homme qui côtoie la création artistique du monde que nous connaissons aujourd’hui et sans n’avoir jamais réussi à y [ancrer] quoi que ce soit. »

Nous sommes en 1984 et Jacques de Bascher, à 33 ans, l’âge du Christ, apprend qu’il est positif au virus de l'immunodéficience humaine (VIH) qui l’emportera cinq ans plus tard et c’est pour lui la fin des nuits folles avec le tout-Paris d’alors et le début d’un repli sur soi, de la solitude, d’une introspection qui va le conduire à « tirer un bilan » de sa trop courte vie et nous faire (re)vivre ses années Palace démentes, ses rencontres furtives avec Saint Laurent et ses peines et joies avec Lagerfeld, outre, en prime, un final d'enfer, un « I Am What I Am » (Gloria Gaynor, 1984), en bas résille, porte-jarretelles et nattes d'écolière qui, à lui seul, vaut le déplacement et tous nos encouragements pour la suite.

 

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