Plaidoyer contre le patriotisme à outrance et l’endoctrinement dans les Deutsches Jungvolk, Bund Deutscher Mädel et autres Jeunesses hitlériennes de l’Allemagne nazie du Troisième Reich, partant de faits on peut plus réels, Geoffrey Lopez a concocté ce « Jamais plus » mettant brillamment en scène un jeune garçon tout-à-fait ordinaire, Franz Weissenrabe, qui — à l’instar de tous ses condisciples de l’entre-deux-guerres — est irrésistiblement séduit voire fasciné par cet embrigadement et se laisse entraîner dans cette spirale hitlérienne jusqu’au point d’aller dénoncer son propre père qui aide des juifs à essayer de sauver leur peau en quittant le pays.

C’est l’inutile extrême violence de l’arrestation de son père et d’une famille juive qui va être le détonateur et ouvrir les yeux à Franz, lui permettant ainsi de rompre avec tout cela en rejoignant deux personnages bien réels, eux, que sont Hans et Sophie Scholl, fondateurs du groupe de résistants estudiantins « La Rose Blanche » qui rédigera et distribuera des tracts dénonçant la guerre et la politique du régime nazi avant d’être condamnés et exécutés en février 1943 par la Gestapo.

Au moment où des bataillons de jeunes « patriotes » russes sont envoyés au combat dans les provinces ukrainiennes annexées pour une « opération spéciale » au prétexte de « dénazification » et de « démilitarisation » d’un peuple voisin souverain et anciennement ami, on ne peut que regretter que la vie et la mort ne soient qu’un éternel recommencement et ce n’est malheureusement pas « Jamais plus » mais « Encore et Encore » qui est à l'affiche dans la vraie vie.