Théâtre : La légende de Bornéo

La légende de Bornéo, au théâtre de l'Atelier. Photo Pierre Grosbois.
La légende de Bornéo, au théâtre de l'Atelier. Photo Pierre Grosbois.

« La légende de Bornéo » (2012), de et par le collectif « l'Avantage du doute » composé de Simon Bakhouche, Mélanie Bestel, Judith Davis, Claire Dumas et Nadir Legrand. Au théâtre de l'AtelierThéâtre de l'Atelier, place Charles Dullin, Paris-18e. M° Pigalle, Anvers or Abbesses. Du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 17h. De 17 à 37 €. Rés.: 01 46 06 49 24.. Jusqu'au 4 mai 2019. 80'. 

Un retraité et quatre actifs, deux hommes et trois femmes, venant d’horizons plus ou moins divers se sont rencontrés lors d’un stage, il y a un peu plus d’une quinzaine d’années, chez nos voisins flamands et, quelques temps après, ont créé ensemble un spectacle devenu ensuite un collectif « l’Avantage du doute » où chacun est tour à tour voire en même temps auteur, acteur et metteur en scène. Une prouesse autant politique que théâtrale qui mérite d’être soulignée.

Créée en 2012, « la légende de Bornéo » est leur troisième spectacle et tourne autour du travail. Une pièce faite de cinq saynètes disparates qui ont pour point commun d’être aussi iconoclastes les unes que les autres. À la maison, un couple discutaille de son mode de fonctionnement en utilisant le vocabulaire de gestion d’une entreprise. À Pôle emploi, une agente vit un point de non-retour entre téléphone, dossiers et chômeurs. Au bureau, un cadre sans états d’âme finit quand même par craquer,… Et, en ouverture et en intermède, le retraité qui vend un euro les deux les petites gaufrettes faites le matin même par sa femme...

Mais au fait pourquoi ce titre, vous demandez-vous sans doute et bien « parce qu’il y a une légende à Bornéo qui dit que les orangs-outans savent parler mais qu’ils se taisent pour ne pas avoir à travailler ». Exit le consensus, c’est une réhabilitation pure et dure du dissensus qui est proposée par l’absurde des situations auxquelles le public adhère corps et âme.