Veuf, la soixantaine, Simon invite à déjeuner ses deux fils, Cyril et Axel, pour leur présenter sa nouvelle compagne, Madeleine, vingt ans de moins que lui et avec qui il projette de convoler rapidement en justes noces mais rien ne va comme prévu ou souhaité et la rencontre impréparée vire très vite à la confrontation générationnelle. La nouvelle n’est guère du goût des deux rejetons qui semblent ne pas encore avoir fait complètement le deuil de leur maman chérie décédée il y a moins d’un an.

L’auteur, Éric Assous, dit avoir voulu avant tout « restituer des situations de la façon la plus vivante, la plus drôle, la plus contemporaine et intemporelle, sans aucun esprit de caricature » et souhaite que l’on dise de ses personnages qu’on ne les connaît pas mais qu’on les reconnaît. Il y est admirablement bien parvenu avec un Richard Berry — qui se met en scène lui-même — qui en fait un peu « trop » mais sans trop « d’excès » et une Mathilde Seigner, resplendissante de jeunesse et beauté, qui campe merveilleusement une future marâtre sans concessions pour le seul bonheur de son couple. La fin, inattendue, ne réglera pas tout, bien au contraire.

Comme dans toutes les crises, explique Richard Berry, « chaque protagoniste s’arcboute, parfois avec véhémence, défend ses principes, parfois au détriment de toute raison, livre sa morale, parfois jusqu’à se contredire, et finalement ne s’oppose que pour mieux exister ». C’est le monde à l’envers, les enfants devenus grands veulent peser sur les choix des parents. Des choix qui ne leur appartiennent pourtant pas.