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Théâtre : L'abattage rituel de Gorge Mastromas

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
L'abattage rituel de Gorge Mastromas, au théâtre du Rond-Point. Avec, de g. à dr., Bénédicte Cerutti, Julien Honoré et Sébastien Eveno. Photo Solange Abaziou. L'abattage rituel de Gorge Mastromas, au théâtre du Rond-Point. Avec, de g. à dr., Bénédicte Cerutti, Julien Honoré et Sébastien Eveno. Photo Solange Abaziou.

« L'abattage rituel de Gorge Mastromas » (2013), de Dennis Kelly. Mise en scène par Chloé Dabert. Avec Sébastien Eveno (Gorge Mastromas), Bénédicte Cerutti (Louisa), Gwenaëlle David (A.), Marie-Armelle Deguy (M.), Olivier Dupuy (Gel), Julien Honoré (le narrateur) et Arthur Verret (Pete). Au théâtre du Rond-Point1 . Jusqu'au 14 mai 2017. 130'.

  • 1Théâtre du Rond-Point, 2 bis avenue Franklin D. Roosevelt, Paris-8e. M° Franklin D. Roosevelt. Du mardi à samedi à 21h, dimanche à 15h30. 31 €. Rés.: 01 44 95 98 21.

Honnête et intègre depuis sa plus petite enfance, à l’image de ces personnages inodores, incolores et insipides à qui il n’arrive jamais de dire un mot plus haut que l’autre et qui peuvent traverser les mers et les océans totalement inaperçus, Gorge a toujours été la bonté personnifiée faite homme jusqu’au jour où il aura à faire le cruel choix de mentir ou non s’il veut être assuré de garder son emploi.

La soif vient en buvant et l’appétit en mangeant, avait-on coutume de dire naguère pour signifier que rien n'est figé en ce bas monde, et c’est ainsi que Gorge Mastromas va y prendre goût et se nourrir du mensonge au carré avec volupté à gorge déployée, ce qui va lui permettre de franchir tous les obstacles professionnels les uns après les autres et parvenir même à devenir l’une des plus grandes fortunes du monde mais, car il y a bien sûr un mais, l’argent ne procurant pas tout et ne permettant pas de tout acheter, le remords tardif n’en sera que plus grand.

La langue acérée et crue de Dennis Kelly fait mouche pour dénoncer le cynisme et l'absence d'éthique nécessaires pour franchir les marches du pouvoir et s'y maintenir bien haut envers et contre tout, y compris et peut-être même surtout soi-même. La pièce parle, précise la metteuse en scène Chloé Dabert, « de cette poignée de puissants qui contrôlent le monde et qui n'hésitent pas à sacrifier le reste de l'univers pour une ascension personnelle, en toute impunité ».

 

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