Théâtre : Le Canard à l'orange

« Le Canard à l'orange », d'après la pièce (The Secretary Bird, 1967) de William Douglas-Home (1912-1992). Adaptation française de Marc-Gilbert Sauvajon. Mise en scène par Nicolas Briançon. Avec Nicolas Briançon (Hugh Preston), Anne Charrier (Liz Preston), François Vincentelli (John Brownlow), Alice Dufour (Patricia Forsyth) et Sophie Artur (Mme Gray). Au théâtre de la Michodière
Mariés depuis une quinzaine d'années, en ce vendredi soir, Hugh, animateur-vedette à la BBC et chaud lapin, et sa femme, Liz, la vierge marie réincarnée, jouent aux échecs en sirotant un whisky lorsque cette dernière se laisse prendre au piège et avoue à son mari avoir un beau et jeune amant depuis plusieurs mois déjà, un trader, John Brownlow, dont elle a fait la connaissance à l’occasion d’une soirée à l’ambassade de Belgique et avec qui elle compte partir dès le surlendemain matin, dimanche, en Italie, à la (re)découverte de Rome, Florence, Sienne, Venise,...
Bon prince, Hugh accepte tout de go le divorce souhaité par son épouse et va même jusqu’à lui proposer de prendre tous les torts à sa charge en se faisant prendre en flagrant délit d’adultère, au domicile conjugal, avec sa secrétaire, Patricia, dite Patty Pat. L’amant est également convié à passer le week-end à la maison.
Et voilà ainsi le couple, Hugh et Liz, l’amant et la secrétaire réunis autour d’un Canard à l’orange, que va leur concocter la gouvernante, Mme Grey, pour ce samedi, au cours duquel Hugh, en fin joueur d’échecs, va déployer tout son art de la manipulation des uns et des autres pour reconquérir celle qui était sur le point de le laisser choir.
Il s’agit d’un grand classique de William Douglas-Home dont la première création, en France, remonte à 1979, dans une mise en scène de Pierre Mondy avec, dans les deux rôles phare, Jean Poiret et Christiane Minazzoli. Monter le Canard à l’orange de William Douglas-Home, c’est tenter, selon Nicolas Briançon qui signe la mise en scène et s’est réservé pour lui-même le rôle de Hugh, « de renouer avec ce que la comédie de boulevard peut avoir de plus étincelant, de plus joyeux, de plus brillant […] plonger le spectateur dans un feu d’artifice d’esprit et de drôlerie ». On rit effectivement de bon cœur pendant près de 120 minutes et cela fait du bien.