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Théâtre : Le corps de mon père

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Bernard Saint Omer, dans Le Corps de mon père, au théâtre de l'Essaïon. Bernard Saint Omer, dans Le Corps de mon père, au théâtre de l'Essaïon.

« Le corps de mon père », extrait de Le désir d'être un volcan (Journal hédoniste, tome 1, Grasset, 1996) de Michel Onfray. Mis en scène et interprété par Bernard Saint Omer (le père, le fils et le narrateur). Au théâtre de l'Essaïon1 . Jusqu'au 1er novembre 2016. 70'.

  • 1Théâtre de l'Essaïon, 6 rue Pierre au Lard, Paris-4e. M° Hôtel de ville ou Rambuteau. Jusqu'au 1er octobre 2016, du jeudi au samedi à 19h45. Du 10 octobre au 1er novembre 2016, lundis et mardis à 21h30. 20 €. Rés.: 01 42 78 46 42

D'origine extrêmement modeste, fils d'un ouvrier agricole et d'une femme de ménage, bachelier à 17 ans et demi et docteur en philosophe six ans plus tard, Michel Onfray (1959-...), philosophe critique autant que critiqué, que rien a priori ne prédestinait à devenir ce qu'il est devenu, rend un fort bel hommage à ce père inculte et taiseux, dans un chapitre du premier tome de son journal philosophique Le désir d'être un volcan, simplement intitulé « Le corps de mon père » qu'il n'a jamais vu entièrement, un corps blanc laiteux de la tête aux pieds à l'exception des avant-bras et du visage brûlés par le soleil, dit-il.

Un hommage d'autant plus poignant à ce père taciturne mais très courageux que la vie n'a guère dû être facile dans le taudis de 20 m2 où cet enfant d'ouvriers devenu philosophe habitait avec ses parents et son frère, une bassine d'eau chaude pour le bain et des wc extérieurs pour tout confort et où toute forme de tendresse était absente.

C'est cette belle déclaration d'amour filial que Bernard Saint Omer, metteur en scène, comédien et sculpteur, a voulu offrir au spectateur avec ses « silences » et ses « odeurs », et on a ainsi droit notamment à un pain fabriqué et cuit sur scène qu'il découpe ensuite en tous petits morceaux avant de le distribuer aux spectateurs. Un vrai régal.

 

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