Théâtre : Le Crédit, de Jordi Galcerán

« Le Crédit » (2019), d'après la pièce (El Crédito, 2013) de Jordi Galcerán. Adaptation française et mise en scène par Eric Civanyan. Avec Daniel Russo (le banquier) et Didier Bénureau (le client). Au théâtre de la Gaîté Montparnasse1 . Jusqu'au 25 mai 2019. 90'.
- 1Théâtre de la Gaîté Montparnasse, 26 rue de la Gaîté, Paris-14e. M° Gaîté. Du mardi au samedi à 21h et les samedis et dimanches à 16h. De 25 à 32 €. Rés.: 01 43 22 16 18.
« La réalité dépasse la fiction », a-t-on coutume de dire devant un crime presque parfait ou particulièrement machiavélique, ou devant une situation extraordinairement cocasse ou farfelue. Avec cette comédie dramatico-burlesque « le Crédit », l’écrivain catalan Jordi Galcerán fait mentir cet adage millénaire en démontrant, par a plus b, qu’en fait c’est bien la fiction qui dépasse — et de loin — la réalité.
Le rideau se lève sur le bureau d’une agence bancaire au moment même où le directeur de l’établissement est en train de discutailler, depuis quelques minutes déjà, avec un client à qui il explique et essaie de lui faire comprendre qu’il ne peut lui accorder le crédit de 3 000 euros qu’il sollicite faute de garanties qui sont indispensables pour tout crédit quel que soit le montant demandé et aussi minime soit-il.
Mais ayant absolument besoin de cet argent, le client va insister lourdement à n’en plus finir en développant et en reprenant tous les arguments possibles et imaginables jusqu’au moment où il en sort un — totalement inattendu et inapproprié — qui ne va pas faire mouche immédiatement mais va donner à réfléchir au banquier inflexible et c’est à partir de cet instant-là que l’on peut affirmer, sans risque d’être contredit, que la fiction dépasse bien la réalité.
Un enchaînement de situations totalement cocasses et hilarantes où l’on va assister à un renversement spectaculaire des rôles traditionnels. De banquier dominateur par le seul pouvoir que lui confère sa signature au bas d’un document interne à destination de sa hiérarchie, il va devenir la proie et à être à la merci du client qui va obtenir par son stratagème bien plus qu’il ne demandait initialement.
C’est pour rire, bien évidemment, mais qui ne tente rien n’a rien ! Allez-y pour vous en inspirer et tenter votre chance auprès de votre propre banquier, on ne sait jamais si d’aventure le dicton est exact est que, en définitive, la réalité dépasse effectivement la fiction.