Théâtre : Le débat Mitterrand - Chirac

Le débat Mitterrand - Chirac, au théâtre de l'Atelier. Avec Jacques Weber en Mitterrand et François Morel en Chirac.
Le débat Mitterrand - Chirac, au théâtre de l'Atelier. Avec Jacques Weber en Mitterrand et François Morel en Chirac.

« Le débat Mitterrand - Chirac » (1988), mis en espace par Jacques Weber. Avec Jaques Weber (François Mitterand), François Morel (Jaques Chirac) et Magali Rosenzweig (Michèle Cotta). Au théâtre de l'AtelierThéâtre de l'Atelier, 1 place Charles Dullin, Paris-18e. M° Pigalle. Du 3 au 6 mai 2017 à 21h et le 7 mai à 16h. De 17 € à 30 €. Rés.: 01 46 06 49 24.. Jusqu'au 7 mai 2017. 90'.

Votre candidat favori est passé à la trappe et le débat Macron – Le Pen de ce soir ne présente pour vous qu’un intérêt relativement mineur ? Allez alors revivre ou, pour les plus jeunes, découvrir le débat mythique de l’entre-deux-tours qui a opposé François Mitterrand et Jacques Chirac dans une fantastique joute oratoire lors de l’élection présidentielle de 1988 qui a laissé dans la mémoire des anciens quelques répliques célèbres inoubliables.

« Ici, nous sommes deux candidats à l’élection présidentielle, je ne suis pas votre premier ministre et vous n’êtes pas le président. Permettez-moi donc de vous appeler monsieur Mitterrand. »

« Vous avez tout-à-fait raison monsieur le premier ministre… »

Mais au-delà des quelques savoureuses réparties qui valent assurément le détour, on constate — un peu amer — que les problématiques d’antan (le chômage, l'immigration, l'insécurité, l'Europe, la porosité entre la droite (extrême) et l'extrême droite,…) sur lesquelles les deux candidats finalistes ont ferraillé en 1988 pendant deux heures sont exactement les mêmes que celles qui sont au cœur du débat d’aujourd’hui et produisaient déjà les mêmes effets en mettant Jean-Marie Le Pen en quatrième position avec 4 376 472 voix (14,38 %).

La situation peu enviable des « sans-dents », pour reprendre l'expression prêtée à François Hollande par son ex-concubine déchue, n’a donc guère changé en près de trente ans si ce n’est que le père Le Pen est arrivé au second tour en 2002 avec 430 000 voix de plus (16,86 %) et la fille Le Pen engrange 7 678 491 voix (21,30  %) en 2017 sans que « le front républicain », à l'inverse de ce qui s'était passé quinze ans plus tôt, ne parvienne à se mobiliser. Une montée constante qui n’est toutefois peut-être pas inexorable après l’implosion des deux grands partis traditionnels mais qui nécessite d’être confirmée lors des législatives de juin.