Théâtre : Le miroir de Jade

Le miroir de Jade, de Sandrine Bonnaire. Mise en scène de Raja Shakarna. Avec Sandrine Bonnaire (Jade), Pauline Bayle, Élisa Gomez, Gaguik Mouradian et Yi-Ping Yang. Au Théâtre du Rond-PointThéâtre du Rond-Point, 2 bis avenue Franklin D. Roosevelt, Paris-9e, salle Jean Tardieu, M° Franklin Roosevelt ou Champs-Élysées Clémenceau. Jusqu'au 11 avril 2015, du mardi au samedi à 18h30 et dimanche à 15h30. 30 €. Rés. : ☎ 01 44 95 98 21 et en ligne.. Jusqu'au 11 avril 2015. 60'.

Pour marquer son retour sur les planches après une première et unique apparition en 1989 dans La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht, on ne peut pas dire que Sandrine Bonnaire ait choisi la facilité en prenant appui sur un traumatisme qui l'a douloureusement marquée à la suite d'une violente agression qui l'a amenée, explique-t-elle, « à réparer, soigner toutes ces blessures, [elle a] dû se réparer physiquement [et] en faisant ce travail de rééducation, [elle a] développé la conscience de [son] corps [qu'elle connaît à présent] dans ses moindres détails ».

Partant de ce traumatisme, de sa complicité avec la chorégraphe Raja Shakarna qu'elle connaît depuis l'adolescence et qui en signe la mise en scène, et de sa connaissance de la capoeira — un art martial afro-brésilien —, Le miroir de Jade est une pièce dansée qui raconte la renaissance d'un corps après un choc émotionnel profond, une histoire vécue de l'intérieur que Sandrine Bonnaire n'a aucune difficulté à faire passer tant elle a été meurtrie et qu'elle est parvenue à se reconstruire.

Le rideau se lève et Jade est enfermée en elle-même, tapie dans un coin, recroquevillée pendant de très longues minutes interminables au cours desquelles des percussions lui martèle le corps et l'esprit en même temps qu'elles « assomment » le spectateur. Sans un mot, par des premiers gestes fort lents, elle reprend pied petit à petit et la reconstruction s'enclenche pour se terminer sur une apothéose étincelante.