Théâtre : Le Misanthrope, ou l'Atrabilaire amoureux

« Le Misanthrope » (2019), d'après la pièce « Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux » (1666) de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, (1622-1673). Mise en secène par Peter Stein. Avec Lambert Wilson (Alceste), Hervé Briaux (Philinte), Jean-Pierre Malo (Oronte), Pauline Cheviller (Célimène), Brigitte Catillon (Arsinoé), Manon Combes (Eliante), Paul Minthe (Acaste), Léa Dussollier (Clitandre), Patrice Dozier (Basque), Jean-François Lapalus (Dubois) et Dimitri Viau (un garde de la maréchaussée). Au théâtre le Comédia
Le titre, le Misanthrope, et son sous-titre, l’Atrabilaire amoureux, de cette comédie indémodable de Molière résument parfaitement l’intrigue et la difficulté du personnage à vivre en société, aussi bien naguère qu’aujourd’hui encore. La haine du monde à profusion de ces génies, éternels insatisfaits des petitesses et bassesses de ce bas monde, les condamne-t-il inéluctablement à vivre reclus ou doivent-ils « composer » pour vivre ou essayer quand même de vivre avec leurs semblables ? L’espoir que beauté va de pair avec intelligence est le pari que fait Alceste.
Alceste, un olibrius haineux de tout et de tous en quête de perfection et d’absolu, est amoureux de Célimène, une très jeune et très belle coquette aux multiples amants et prétendants heureuse de vivre, qui n’a que faire, elle, de ces sentiments univoques et, incompris de cette dévergondée, cela va conduire le génie mal-aimé à se replier encore davantage dans sa solitude morbide.
Cette énième adaptation, très fidèle, de l’œuvre du grand maître, signée Peter Stein, a pour grand bonheur d’avoir convaincu Lambert Wilson de tenir le rôle-titre qui, avec sa voix de ténor, donne à ce Misanthrope tout l’éclat qu’il mérite. Autre satisfecit amplement mérité pour Anna Maria Heinreich qui signe les flamboyants costumes.