Publiées pour la toute première fois dans le journal satirique Hara-Kiri au début des années 80, avec ses Brèves de comptoir recueillies au fil des jours dans les bistrots parisiens, Jean-Marie Gourio (1956-…) a traversé pas moins de quatre décennies et il en fera une compilation annuelle à partir de 1987 et jusqu’en 2000, une édition spéciale Brèves de comptoir, l’anniversaire ! marquera l’année 2007, avant de s’attaquer aux Nouvelles Brèves de comptoir dont il publiera quatre tomes entre 2008 et 2020.

Dès 1989, ces Brèves de comptoir indécrottables feront irruption au Palace, sur Canal+, sous les traits de Jean Carmet, déjà dirigé à l’époque par l’actuel directeur du Rond-Point Jean-Michel Ribes (1946-…), pour ensuite, aussi bien les anciennes que les nouvelles, aller s’installer au théâtre à partir de 1994 devant un public déjà conquis mais pas blasé.

Un record de longévité inégalé et, bien sûr, nul besoin que LexTimes leur fasse la moindre minuscule petite publicité dont ils n’ont que faire ni besoin. L’inverse serait, en revanche, le bienvenu, un lexcetaimesse par-ci, un lexxcetaiimesse par-là, à propos de tout et de rien, lâché subrepticement par l’un des six lascars de service et voilà LexTimes consacré pour la postérité. Merci Philippe, merci Nanou, merci Gilles, merci Philippe II, merci Marie-Christine, merci Philippe III. Comme vous pouvez aisément le relever, la parité est respectée si l'on fait abstraction du sexe qui n'a, de nos jours, qu'une importance relative. La pièce compte en effet cinquante pour cent de philippes et pas un de plus.

Le dernier crû de ces inénarrables Brèves de comptoir sans queue ni tête, indémodables et presqu’inscrites au patrimoine de la France voire sans doute bientôt mondial, est estampillé du sous-titre Tournée générale et est toujours — oui, oui, incroyable mai vrai ! — à mettre au crédit de la même paire Jean-Marie Gourio pour le texte et de Jean-Michel Ribes pour la mise en scène.

Courez-y, maintenant, tout de suite, car même si l’on leur souhaite le meilleur et le plus longtemps possible, ils n’en ont sans doute pas pour quatre autres décennies.