Théâtre : Michael Kohlhaas, l'homme révolté

Gilbert Ponté, dans Michael Kohlhaas, l'homme révolté, au théâtre Essaïon.
Gilbert Ponté, dans Michael Kohlhaas, l'homme révolté, au théâtre Essaïon.

« Michael Kohlhaas, l'homme révolté », d'après le roman allemand Michael Kohlhaas (1810) de Heinrich von Kleist (1777-1811), de Marco Baliani et Remo Rostagno, traduction de Olivier Favier. Mise en scène et avec Gilbert Ponté. Au théâtre EssaïonThéâtre Essaïon, 6 rue Pierre au Lard, Paris-4e. M° Hôtel de Ville. Jusqu'au 22 novembre 2016. 20 €. Rés.: 01 42 78 46 42.. Jusqu'au 22 novembre 2016. 70'.

« Jusqu'à sa trentième année, résume l'auteur, Heinrich von Kleist, cet homme extraordinaire aurait pu passer pour le modèle du bon citoyen. En un mot, le monde aurait béni sa mémoire sans les circonstances qui l'amenèrent à pousser à l'excès une seule vertu, le sentiment de justice, et en firent un brigand et un meurtrier » car comme dans la fable de La Fontaine (Les animaux malades de la peste), selon que vous êtes puissant ou misérable, les tribunaux pourront dire blanc ou noir, c'est-à-dire vous donner raison ou tort.

L'histoire se déroule au XVIe siècle, pendant la Renaissance, un honnête et juste éleveur de chevaux se rend à Dresde, en Allemagne, pour y vendre une quarantaine de chevaux dont deux superbes Moro, deux magnifiques bijoux qu'il couve comme la prunelle de ses yeux. Sur la route, à hauteur du château d'un seigneur, un barrage interrompt son voyage et, à défaut de laissez-passer, il ne pourra le reprendre qu'en donnant en gage ses deux Moro qu'il devrait récupérer après avoir obtenu son laissez-passer à Dresde.

Mais de laissez-passer, il n'y en a point et d'injustice en injustice (avocat, supplication à l'Empereur,...), Michael Kohlhaas va se transformer en véritable justicier pour tordre le cou à l'injustice mais la justice impériale aura finalement le dernier mot.

Dans ce seul en scène, dans un espace vide, Gilbert Ponté, avec sa très belle diction musicale, offre son corps et sa voix à ce magnifique récit qu'il fait sien. À voir.