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Théâtre : Niels Arestrup est Mark Rothko

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Rouge, au théâtre Montparnasse. Photo J. Stey. Rouge, au théâtre Montparnasse. Photo J. Stey.

« Rouge » (2019), d'après la pièce de John Logan (Red, 2009). Adaptation française de Jean-Marie Besset. Mise en scène par Jérémie Lippmann. Avec Niels Arestrup (Mark Rothko) et Alexis Moncorgé (Ken). Au théâtre Montparnasse1 . Jusqu'au 22 décembre 2019. 100'.

  • 1Théâtre Montparnasse, 31 rue de la Gaîté, Paris-14e. M° Gaîté, Edgar Quinet ou Montparnasse. Du mardi au samedi à 21h et le dimanche à 15h30. De 18 € à 52 €. Rés.: 01 43 22 77 74.

Dans la banlieue new-yorkaise, vers la fin des années 50, le fameux peintre américain Mark Rothko (1903-1970) se retrouve, selon le dramaturge John Logan, aux abois dans son atelier et se décide à recruter un jeune assistant, Ken, pour faire face à une immense commande de gigantesques peintures murales que vient de lui passer le prestigieux restaurant du Four Seasons.

Aussi gauche et timide qu’honoré par l’opportunité que lui offre le Grand Maître, Ken va mettre tout son cœur et toute son énergie dans ce travail qui consiste simplement à mélanger les peintures, assembler les châssis et préparer les toiles mais très rapidement, le bon élève va progressivement s’émanciper et commencer à exercer son œil critique. Les deux hommes vont finir par se livrer à une joute oratoire dont l’issue n’est pas vraiment inattendue.

« C’est pour rencontrer des œuvres telles que [Red] », que Jérémie Lippmann dit, être « devenu metteur en scène » et qu’il est hanté par une citation de Rothko, « Je suis là pour que ton cœur s’arrête », qui s’applique, dit-il, parfaitement à la façon dont il voit son travail.

Niels Arestrup, en génie semi-fou, fournit une très belle prestation convaincante du peintre qui mettra fin à ses jours dix ans plus tard et dont la cote sur le marché de l'art a atteint des sommets stratosphériques ces dernières années.

De 10,2 millions d'euros au mois de novembre 1999 pour une toile de 1952 à 46,5 millions de dollars pour Untitled (Yellow and Blue) adjugée par Sotheby’s en mai 2014, en passant par l’Hommage à Matisse (1953) cédée en novembre 2005 via Christie's pour 22,5 millions de dollars ou le Centre blanc (1950) vendue 72,8 millions de dollars par David Rockefeller en mai 2007 chez Sotheby's, avec Orange, Red, Yellow (1961) qui, adjugée près de 87 millions de dollars chez Christie’s en mai 2012, reste le record de l’artiste à l’ « expressionnisme abstrait ».

 

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