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Théâtre : Panique en coulisses

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Panique en coulisses, au théâtre des Variétés. Photo Stéphane Parphot. Panique en coulisses, au théâtre des Variétés. Photo Stéphane Parphot.

« Panique en coulisses », d'après la pièce Noises Off (1982, 2000) de Michael Frayn. Adaptation française par Stéphane Laporte. Mise en scène par Jean-Luc Moreau et Anne Poirier-Busson. Avec Marine Dusehu (Gaby Tellier / Mme Planquette), Nicolas Carpentier (Louis Duhamel / le metteur en scène), Sébastien Almar (Guillaume Lejeune / Roger Lefebure), Elie Addams (Diane Alexis / Véro), Chanaël Meïmoun (Chloé Labbé / l'assistante régisseur), Benjamin Gomez (Frédéric Chevrier / Philippe Saint-Cyr / le Cheikh), Marion Lahmer (Mélanie Boitel / Flavie Saint-Cyr), Quentin Laclotte Parmentier (Tom Vincent / le régisseur) et Chick Ortega (Hyacinthe Favières / le cambrioleur). Au théâtre des Variétés1 . Jusqu'au 30 décembre 2023. 105'.

  • 1Théâtre des Variétés, 7 boulevard Montmartre, Paris-2e. M° Grands Boulevards. Du mercredi au samedi à 20h et le samedi et dimanche à 16h30. De 24 € à 52 €. Rés.: 01 42 33 09 92.

Pour cette Panique en coulisses — énième version de l’adaptation française par Stéphane Laporte de la pièce burlesque anglaise Noises off de Michael Frayn qui, à intervalles réguliers, tient l’affiche à Broadway et à West End depuis plus de 40 ans avec un succès incontesté qui lui fait défaut dans la langue de Molière —, l’invitation, d’une originalité certaine si ce n’est d’une certaine originalité, est parvenue à LexTimes par colis postal dans lequel se trouvait également une boîte de sardines Parmentier que la rédaction a dégusté quelques jours plus tard. Autre menu point de satisfaction, le lieu qui est magnifique et un placement en « loge » fort confortable qui nous a ravi.

Cela dit, Panique en coulisses est une pièce qui nous montre, de l’intérieur, un vaudeville de qualité médiocre. Au premier acte, il est minuit, à la veille de la première, des comédiens lourdauds, passablement fatigués, répètent difficilement des gags vaudevillesques qui ne sont pas encore tout-à-fait au point. Second acte, même décor, vu des coulisses, après un mois de représentations. Troisième acte, face au public, après trois mois de tournée, les relations entre les comédiens se sont considérablement dégradées et les mêmes sardines et les mêmes gags — dont les anglais (et les américains) sont sans doute friands — qui finissent par lasser.

Dès 1982, dans les semaines qui ont suivi la première londonienne, Jean-Luc Moreau, qui signe la mise en scène, a participé en tant que comédien à la création de la toute première version française, sous le titre En sourdine, les sardines, aux Bouffes Parisiens, chroniquée par Colette Godard. C’est une pièce, dit-il, qui l’obsède et qui a traversé toute sa carrière, une « passion [qui] demeure inaltérée » et qui l’a conduit, onze ans plus tard, à la remonter, à la demande de Dominique Deschamps et Michèle Laroque, au théâtre du Palais Royal sous le titre Silence en coulisses. Et quarante ans après sa découverte, c’est au théâtre des Variétés, dans un décor impérial, qu’il réalise son rêve avec cette Panique en coulisses. Grand bien lui fasse. On a que les bonheurs que l’on se donne.