Aller au contenu principal

Théâtre : Petit éloge de la nuit

Par Alfredo Allegra | LEXTIMES.FR |
Petit éloge de la nuit, à la Scala Paris. Photo Pauline Maillet. Petit éloge de la nuit, à la Scala Paris. Photo Pauline Maillet.

« Petit éloge de la nuit » (2019), d'après le texte éponyme (Gallimard, Paris, août 2014, 144 p.) d'Ingrid Astier. Adaptation libre et mise en scène par Gérald Garutti. Avec Pierre Richard. À la Scala Paris1 . Jusqu'au 16 et du 25 au 30 juin 2019. 75'.

  • 1La Scala Paris, 13 boulevard de Strasbourg, Paris-10e. M° Strasbourg Saint-Denis. Du mardi au samedi à 21h et le dimanche à 15h. De 16 à 49 €. Rés.: 01 40 03 44 30.

« La nuit vit à un rythme singulier : elle a sa propre horloge. Un temps arrêté, suspendu ou étiré, qui ouvre le coffre-fort de la sensation. J’aime cette plongée dans la nuit, cette immersion profonde qui me rappelle l’apnée dans l’océan. Ce livre est le fruit de notes vagabondes, de nuits inspirées, de lectures ou de dialogues croisés. Un livre-labyrinthe, tout en recoins, dédié aux facettes de l'errance nocturne. Du cinéma à Chopin, de Lynch à Turner, en passant par l’érotisme ou l’antigang, je veux que le lecteur referme le livre, hanté par une certitude qu’il fait sienne : "Mes nuits sont plus belles que vos jours" », peut-on lire en quatrième de couverture du Petit éloge de la nuit d’Ingrid Astier dont s’est librement inspiré, pour cette version théâtrale, Gérald Garutti et auquel il a ajouté, dit-il, des extraits de textes de Poe, Baudelaire, Maupassant, Desnos, Miller, Neruda, Michaux et Kundera.

Ce Petit éloge de la nuit est une magnifique introspection au plus profond de soi qui, la nuit, à l’abri de tout, de tous et de nous-même, a ses propres codes et vit à son propre rythme. Rêve, réalité, rêve éveillé qui nous emmène au-delà pour fuir ou retrouver une réalité qui nous oppresse, nous dérange ou nous ravit, selon le cas, le temps ou l’humeur.

Et dans cette quête singulière de son soi absolu inaccessible, la prestation de Pierre Richard, 84 ans, qui a créé les personnages mythiques du Distrait et du Grand Blond avec une chaussure noire il y a un demi-siècle, est tout-à-fait remarquable dans ce rôle de composition à moins qu’il ne s’agisse de son véritable moi intérieur qu’il nous révèle pudiquement au crépuscule de sa vie. Des étoiles, il n’y en a pas que dans le ciel.

 

Ajouter un commentaire