Théâtre : On purge bébé

« On purge bébé » (1910), de Georges Feydeau (1862-1921). Mise en scène par Émeline Bayart. Avec Éric Prat (Bastien Follavoine), Émeline Bayart (Julie Follavoine), Manuel Le Lièvre (Adhéaume Chouilloux), Valentine Alaqui (Rose, Toto), Delphine Lacheteau (Clémence Chouilloux), Thomas Ribiere (Horace Truchet) et Manuel Peskine au piano. Au théâtre de l'Atelier
Alors que Chouilloux, un haut fonctionnaire de l’État à qui il incombe d’attribuer au mieux-disant une commande titanesque de pots de chambre en porcelaine incassable destinés à l’armée française, est attendu pour le déjeuner, Follavoine, le détenteur du brevet de la porcelaine incassable, et son épouse, Julie, en robe de chambre et les bas qui lui tombent sur les chevilles, se livrent à une mémorable et hilarante scène de ménage qui s’étend et n’en finit plus du fait notamment que leur insupportable progéniture, Toto, 7 ans, est constipé et que malgré tous les efforts de l’un et de l’autre, le petit monstre ne veut pas se faire purger.
Et le vaudeville bat son plein lorsqu’arrive Chouilloux, qu’il apprend qu’il est cocu et que sa femme apparaît avec son amant, avec toujours, en prime, Julie dans le même accoutrement et Toto qui n’en fait qu’à sa tête.
« J’ai souhaité pousser le curseur de l’humour à son paroxysme en réintégrant un usage qui s’est perdu depuis 1864 : les couplets chantés dans les vaudevilles », explique Émeline Bayart qui signe la mise en scène de cette énième reprise du chef d'œuvre de Feydeau et campe le personnage de Julie car, dit-elle, « lorsque les différents protagonistes cessent de dialoguer au risque de s’entretuer, j’ouvre une sorte d’antichambre métaphorique à travers laquelle ils peuvent exulter au public, par le biais de la chanson, tout ce qu’ils ne peuvent pas dire à l’autre ».
Satisfecit pour Valentine Alaqui qui, du haut de son mètre cinquante, interprète Rose, la domestique des Follavoine, et... Toto.