Théâtre : Qui vole un œuf

« Qui vole un œuf », de Julie Neveux. Mise en scène par Sandra Everro. Avec Floriane Muller (Sandrine Joyeux), Isabelle Ferron (Blandine), Jane Resmond (Barbara) et Arnaud Cassand qui joue les quatre rôles masculins. Au théâtre le Funambule
Sandrine n’a que le nom de « Joyeux » et cumule en fait, à elle seule, tous les malheurs de la terre que le ciel a décidé de lui faire porter et qui pourraient pourtant être fort bien partagés sur plusieurs têtes. À peine plus ou moins guérie d’un cancer et encore perruquée, Sandrine Joyeux doit ainsi aussi faire au décès impromptu de son mari et le projet de FIV (fécondation in vitro) auquel ils projetaient d’avoir recours semble du même coup bien compromis en ce pays où le droit de paternité est refusé aux défunts quand bien même l’eussent-ils fermement souhaité de leur vivant.
Battante s’il en est, Sandrine se met alors en tête — avec l’aide et la complicité d’une cousine avocate catho, Blandine, et d’une infirmière libérée ex-compagne de son défunt mari, Barbara — de récupérer ses embryons congelés, en faisant chanter le médecin prétendument sexiste qui les détient, pour une insémination post-mortem à Barcelone, en Espagne. C’est ainsi que, glacière à la main, nos trois intrépides vont braver tous les interdits pour se rendre, policiers aux trousses, de Paris à Barcelone, de Barcelone à Bruxelles et de Bruxelles à Paris.
C’est un sujet éminemment et extrêmement sérieux que l’auteur, Julie Neveux, a choisi de traiter avec une certaine drôlerie mais ça sonne, malheureusement, parfois faux et on aurait pu faire l’économie d’un certain nombre de courses-poursuites qui n’apportent rien au fond ou à la forme.
Dans une espèce bien particulière, dans sa forme la plus solennelle, le Conseil d’État